Méline Maillet : major de promo, high level



Après une licence obtenue à Clermont-Ferrand, Méline Maillet est revenue dans son Sud natal pour suivre le Master Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation du Second Degré (MEEF 2D) parcours Anglais à l’Université de Toulon. Le cadre bienveillant qu’elle y a trouvé pour cette formation exigeante lui a permis de briller au concours du CAPES. La jeune femme est major au niveau national. Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’enseigner l’anglais ?

Je pense que cela a commencé comme pour tout le monde : avec la rencontre d’enseignants au collège qui m’ont inspirée en me donnant le goût de cette matière. J’ai redécouvert dans l’un de mes journaux intimes des pages dans lesquelles j’écrivais vouloir être prof d’anglais. J’ai toujours eu envie de travailler avec des ados, de leur apporter ce qui m’a parfois manqué, d’avoir l’impact que mes profs ont eu dans ma vie. On en a beaucoup dans la vie d’un ado.

De quelle manière vos années « collège » vous ont-elles marqué ?

L’école ne m’a pas seulement appris l’anglais ou à lire, à compter… Elle m’a appris à me faire des amis, à acquérir des règles de vie en société. Les enseignants qui ont compté pour moi m’ont aussi appris à prendre confiance en moi et à reconnaître ma valeur en tant que personne, pas seulement en tant qu’élève. Apprendre à mes élèves qu’avoir de bonnes notes, c’est bien, mais que ce n’est pas ce qui fait leur valeur me tient à cœur.

Qu’est-ce qui caractérise le Master MEEF de Toulon ?

La qualité de la formation ! Dans un master aussi intense que celui-ci, c‘est vraiment appréciable d’avoir des enseignants qui sont d’une bienveillance absolue, en particulier les praticiennes de terrain. Cela change tout aussi d’être dans une petite promo, dans une université de proximité : les enseignants nous connaissent plus personnellement et sont vraiment là pour nous aider. On a eu une préparation au concours CAPES du tonnerre. C’est grâce à eux que j’en suis arrivée là.

Comment se sent-on lorsqu’on est major de promo au niveau national ?

Être major à Toulon, c’était déjà un honneur mais arriver en tête du concours CAPES au national, je ne m’y attendais pas, je ne réalise pas trop encore. J’ai dû regarder le classement 150 fois depuis la semaine dernière pour vérifier que c’est toujours moi. Je suis très fière et très contente que mes efforts aient payé.

Quel est votre secret ?

Une organisation en béton, de l’entraînement et se trouver un binôme. J’en avais un dans la promo. Nous faisions beaucoup d’entraînements toutes les deux pour nous permettre d’être réactives sur tous les sujets, même ceux que nous n’aimons pas.

Quel est le meilleur souvenir que vous garderez de vos années d’étude à l’Université de Toulon ?

Un événement qui m’a marqué c’est le dernier cours de traduction, juste avant les épreuves écrites du concours, où nous avons organisé une chasse au trésor et un goûter. Un peu comme ceux que nous pourrions organiser avec nos élèves. C’est tout bête dit comme ça mais cela nous a permis de nous détendre à quelques jours du concours et de sortir aussi de cette position d’étudiant, de nous amuser. Cela a renforcé la solidarité au sein de notre promotion de nous comporter presque comme des ados. Ça m’a fait beaucoup de bien avant les épreuves et je pense que je ne suis pas la seule.

Comme voyez-vous votre avenir ?

Je souhaiterais passer l’agrégation, donc j’ai demandé un report de stage mais je pense m’engager vraiment dans l’enseignement. Le collège c’est ce qui me plait le plus. Rester dans le secondaire et avoir un impact à mon petit niveau.

Y a-t-il un préjugé sur la profession qui vous agace particulièrement ?

Oui et il n’est pas nouveau : les profs ne font ça que pour les vacances et ils ne travaillent que 18h par semaine. Préparer des cours, ça prend un temps énorme. C’est un métier difficile, si on ne faisait ça que pour les vacances, on ne tiendrait pas. Nous sommes des passionnés. Ce serait bien que la société le remarque.

Une vertu insoupçonnée ?

Le sens de l’adaptabilité. Quand on prépare un cours, cela ne se passe presque jamais comme on l’avait prévu : les élèves peuvent prendre plus de temps pour comprendre une notion, cela peut être un incident en classe, un élève qui ne veut pas travailler ou des choses un peu plus graves… On est tout le temps en train de réfléchir, de nous adapter aux différentes situations. Il faut savoir réagir très rapidement.



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