Une équipe scientifique du laboratoire J-AP2S a suivi des parasportifs pendant quatre ans afin d’optimiser leurs fauteuils roulants. Le projet Paraperf visait à prévenir les risques de blessures et contribuer à l’amélioration des performances d’athlètes en vue des Jeux paralympiques de Paris 2024. La presse locale et nationale (France culture, France 3, Var-matin…) s’en est fait l’écho.
Aux Jeux paralympiques de Paris 2024, la France a récolté une moisson historique de 75 médailles : 19 en or, 28 en argent et 28 autres en bronze. Sur les 22 sports présents aux JOP 2024, 12 nécessitent l’utilisation de fauteuils roulants manuels dont 9 disciplines suivis par des chercheurs, des doctorants et des ingénieurs de recherche du laboratoire J-AP2S de l’Université de Toulon.
Selon les disciplines, les fauteuils sont plus ou moins courts, avec trois, quatre ou même six roues, plus ou moins inclinées, l’assise réglée à différentes hauteurs… les parasportifs ont besoin de réglages précis, en fonction de leur condition physique et capacités propres pour exploiter au mieux leur matériel mais aussi des exigences à chaque discipline. Il y a presque autant de fauteuil que de sportifs.
Les champs de recherche privilégiés sont : la stabilité pour les sports de précision comme le tir, la maniabilité pour les sports collectifs comme le rugby fauteuil, le basket fauteuil ; la technique de propulsion pour les sports de raquettes comme le badminton ou encore le tennis en fauteuil roulant ou encore la réduction de la résistance au roulement pour des épreuves d’athlétisme… Cet axe investit à la fois l’évaluation des athlètes, le développement d’outils de mesure et la conception de matériel. L’objectif est d’optimiser chaque couple athlète-équipement par une évaluation individualisée, des tests standardisés, le développement de capteurs, l’automatisation du traitement de leurs signaux, et d’anticiper les risques de blessures, en fonction de l’ergonomie et des conditions de pratique. Cet axe repose sur une coopération multidisciplinaire permettant d’appréhender l’athlète dans sa globalité et d’individualiser au mieux les propositions.
Pour mener à bien ce projet, le laboratoire J-AP2S coordonne le lot de travail relatif au « Couplage sportif-matériel » du programme Paraperf, subventionné par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) à hauteur de 7,5 M€, qui associe l’Insep et douze autres laboratoires de recherche. Invités à présenter leurs travaux lors du week-end d’ouverture, au Club France, Arnaud Faupin, Professeur des universités rattaché au laboratoire J-AP2S et à l’UFR Staps de Toulon, doctorants et ingénieurs de recherche du laboratoire ont pu longuement échanger avec Sylvie Retailleau, ministre démissionnaire de l’ESR, qui s’est montrée enthousiasme devant les résultats obtenus.
« Pour soutenir les efforts sportifs, la recherche est également à pied d’œuvre depuis une demi-décennie, à travers le programme prioritaire de recherche (PPR) sur le sport de très haute performance », a-t-elle rappelée lors de l’inauguration du stand MESR. « Un autre héritage de Paris 2024 auquel a puissamment contribué la démarche PPR sera la structuration d’un écosystème français de la recherche sur l’activité physique et sportive, lui-même inséré dans des dynamiques internationales. »
Un premier héritage du projet Paraperf est l’ouverture à la rentrée 2024 du Diplôme Inter Universitaire (DIU) Parasport, piloté par l’Université de Toulon, qui a pour objectif de former les entraîneurs sportifs aux besoins spécifiques des parasportifs.
L’UTLN ambitionne également de créer une plateforme de renommée internationale dans le champ du bien-être, de la prévention et de la santé des jeunes populations par la modernisation d’un bâtiment et des équipements de recherche dédiés au J-AP2S.