One Ocean Summit : une enseignante de l’IUT Biologie présente ses propositions



Organisé dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne avec le soutien des Nations Unies, le One Ocean Summit a pour objectif de mobiliser la communauté internationale afin de réduire concrètement sa pression sur l’Océan. Du 9 au 11 février, à Brest, acteurs de la prévention, décideurs publics et scientifiques échangeront leurs visions et solutions au cours d’ateliers, forums, évènements, rencontres et initiatives.

Parmi eux, Élyne Dugény, Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche (ATER) à l’IUT Biologie de l’Université de Toulon, où elle enseigne la microbiologie. Chercheuse au sein de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO) de l’UTLN, elle représente également l’Alliance pour la Recherche sur l’Atlantique en tant que jeune Ambassadrice.

Elle intervient au One Ocean Summit lors de l’atelier « Éducation à la mer, engagement de la jeunesse pour l’océan » pour amener ses propositions d’amélioration de l’enseignement des sciences marines à l’école.

Rencontre :

Quels rôles l’Océan joue-t-il dans la préservation de la planète ?

L’Océan est essentiel à la vie sur terre ! Il fonctionne comme régulateur du climat de par les grands cycles biogéochimiques et les échanges à l’interface entre atmosphère et mer (courants, vents, etc…) notamment. Mais il fonctionne aussi comme une pompe à carbone grâce à la diffusion des gaz dans les masses d’eau et la photosynthèse assurée par le phytoplancton en surface (consommation de CO2 et de lumière pour produire de l’O2). Il produit donc plus de 50% du dioxygène disponible dans l’air que nous, et tous les êtres vivants, respirons !
Enfin, il abrite une biodiversité insoupçonnée, un véritable trésor de ressources vivantes, aussi bien pour nourrir la population mondiale, que pour y trouver des modèles biologiques excellents pour comprendre notre environnement et les interactions biotiques ainsi que pour le développement de médicaments et de produits pharmaceutiques.

Quelles pressions subit-il ?

Ce qu’il faut bien comprendre c’est que l’Océan nous concerne tous et est notre bien commun et précieux, même si nous vivons loin des côtes ! Nous dépendons tous de l’océan car il est indispensable à la planète et à la vie. Il représente 70.8% de la surface du globe. Toutes les mers sont connectées, on parle donc de l’Océan comme d’une entité unique comme on parle de la planète. Les problématiques auxquelles il fait face aujourd’hui sont l’affaire de tous et pour ces raisons il faut soulever l’intérêt des individus.

Aujourd’hui, l’Océan est menacé par beaucoup de pressions comme la pollution plastique (la plus visible) et chimique (biocide), mais aussi par la fragmentation des habitats, la surpêche et la surexploitation des ressources, le forage en eaux profondes, les forts épisodes d’eutrophisation par des apports bien trop élevés de matières organiques qui viennent déstabiliser l’équilibre des écosystèmes…
Notre bien-être est lié à la santé de l’Océan. Si les milieux océaniques sont perturbés et détruits par les activités humaines, c’est tout un équilibre qui est menacé. Les conséquences ne feront qu’accroître les désastres prédits par le changement climatique. L’Océan est pour le moment un rempart contre ces changements globaux et notre meilleur allié. Au-delà de cela dans ces écosystèmes menacés, c’est une immense quantité d’espèces vivantes qui sont en danger et à cause de cette chute de biodiversité, nous risquons de perdre une importante quantité de savoir et de modèles pour comprendre notre environnement, ainsi qu’énormément de services écosystémiques.

Seulement : on ne peut protéger que ce que l’on connaît. En cela, la familiarité joue un rôle essentiel et pour que les gens se sentent concernés par ces problématiques, ils doivent être touchés.

C’est pourquoi il est plus que jamais primordiale de rendre accessible les connaissances actuelles et de sensibiliser à l’importance de préserver les milieux océaniques !

La jeunesse y est-elle sensible ?

De plus en plus de jeunes se sentent concernés par les questions environnementales et désirent s’engager à leur échelle. Il faut pouvoir donner la parole à ces personnes pour qu’elles puissent s’exprimer et partager leurs idées, dont elles débordent. Mais trop peu encore saisissent vraiment tous les enjeux liés à ces problématiques !

Il faut pouvoir aborder ces thématiques océaniques le plus tôt possible dans la scolarité. Il faut un volet environnemental dans les programmes scolaires de l’Éducation Nationale dont une partie doit être dédiée à l’Océan ; inclue dans un projet pour chaque niveau de classe.
Il faut que les élèves aient l’opportunité au moins une fois dans l’année de se rendre sur la côte, pour recevoir à la fois des connaissances théoriques, mais aussi une expérience physique, de travail sur le terrain dans les écosystèmes marins. Il faut aussi qu’ils puissent rencontrer des scientifiques, agents d’associations ou de bureaux d’études en lien avec la mer, soit sur le terrain, soit dans leur classe, pour recevoir une éducation sur ces milieux marins. C’est, entre autres, ce que nous proposons dans ce sommet.

En ce qui concerne nos étudiants de l’Université de Toulon, organiser des cycles de conférences dédiés au Marin serait un bon début, ainsi que des journées thématiques de sensibilisation aux écosystèmes marins par des sorties organisées sur la côte (par exemple).



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