L’excellence Malaisienne à l’IUT de Toulon

Depuis 2008, l’Université de Toulon accueille chaque été une douzaine d’étudiants du programme Campus France Malaisie. Après quatre mois de cours préparatoires intensifs, ils intègreront le département GMP de l’IUT pour deux ans. Avec pour objectif d’intégrer ensuite une grande école d’ingénieurs.

Les cahiers sont soigneusement empilés à chaque coin de tables, écrasés du poids de dictionnaires micro Robert. Dans la moiteur d’un été qui se dessine enfin, la fraîcheur d’une salle de classe de l’IUT de Toulon est bienvenue pour ces douze étudiants malaisiens.

Sélectionnés et subventionnés par les ministères MARA (Agriculture) et JPA (Enseignement supérieur), ils participent au Programme Campus France Malaisie qui leur permet de suivre, en France, des cours de niveau IUT donnant accès à la licence ou à une école d’ingénieurs.

Cours intensifs

Ce jour-là, ils écoutent studieusement Odette Favennec, leur professeur de FLE (Français langue étrangère) dont le débit de parole est étonnamment rapide. Les sourcils stoïques de ceux qui ne souffrent pas de l’incompréhension d’une langue, regards impassibles, ils se mettent au travail à l’annonce des consignes. Tous parlent en fait un très bon français. Ils l’ont étudié deux années durant à l’Université de Kuala Lumpur. Une étape préparatoire indispensable avant de suivre les cours en France.

Ces douze étudiants suivent depuis le mois d’avril un programme intensif de 4 mois comportant 400 heures de FLE et 60 heures de matières scientifiques.

« L’objectif est qu’ils s’intègrent à la culture française et méditerranéenne mais aussi à la culture universitaire, indique Odette Favennec. Il faut qu’ils comprennent ce que l’on attend d’eux à l’IUT ».

En septembre, le groupe intègrera le département Génie Mécanique et Productique (GMP) de l’IUT de Toulon. Si la première année, les étudiants bénéficieront d’un enseignement spécifique en travaux pratiques et dirigés, ils seront parfaitement intégrés aux cours la seconde année. Considérés comme des étudiants francophones comme les autres.

Pédagogie de site

Pour faciliter leur intégration, les étudiants sont placés en famille d’accueil et suivent un enseignement pédagogique basé sur une immersion dans la vie locale. Excursion dans Toulon, rallye photo sur le campus de La Garde, visite de la BU, découverte de l’environnement culturel et historique de la côte méditerranéenne (quartier du Mourillon, Hyères, Antibes, Cannes et son festival, Marseille, le MuCEM, festival Photomed de Sanary…), réalisation d’un journal mais également d’un film sur la promotion (écriture du scénario, tournage, montage), le programme concocté par Odette Favennec se veut immersif.

« Le gros du travail se fait sur l’oral, la prise de parole et la phonétique, précise encore le professeur de FLE. Il leur faut acquérir la musicalité de la langue et qu’ils prennent du plaisir à parler Français ».

En capter toute les subtilités et adapter son vocabulaire aux différentes situations tels que la soutenance d’une thèse, un entretien d’embauche, le langage plus familier de la vie quotidienne ou la technicité des cours scientifiques.

D’autres partenariats

Malgré leur assiduité et leur bonne volonté, les approximations syntaxiques sont inévitables.

« C’est difficile de comprendre le langage familier à cause du débit auquel vous parlez, soulignent-ils. Il est très rapide. »

Bien que nombre d’entre eux ont pu rencontrer des étudiants de précédentes promotions, ils ont été surpris par la France. « C’est mieux que l’idée que nous nous en faisions », sourient-ils. Le rugby, sport pourtant peu répandu en Malaisie, en a conquis certains. D’autres apprécient le climat, plus clément que celui de Kuala Lumpur.
Depuis 2008, l’Université de Toulon a accueilli près de 70 élèves. Une trentaine sont encore sur le campus de La Garde.
Fort de son savoir-faire dans ce domaine, l’UTLN a formalisé d’autres partenariats avec Campus France, l’agence de promotion de l’enseignement supérieur, l’accueil et la mobilité internationale. Elle reçoit désormais des étudiants péruviens, brésiliens et angolais.