Mercredi 13 décembre, l’Observatoire Départemental de la Protection de l’Enfance (ODPE) organisait, au Palais Neptune, son colloque annuel dont l’enjeu est la rencontre entre les professionnels afin de partager leurs pratiques, de leur apporter de nouvelles connaissances et d’écouter la parole de l’enfant. Cette année, l’ODPE a souhaité particulièrement donner la parole aux personnes qui ont connu un parcours d’aide sociale à l’enfance, qu’ils transmettent leur vécu et leurs attendus pour faire évoluer les pratiques au plus près de leurs besoins.

L’évènement a également mis à l’honneur les stagiaires qui ont reçu leur Diplôme d’Université Protection de l’Enfance (DU PE). Dispensée par l’Université de Toulon, cette formation s’adresse aux professionnels de la protection de l’enfance ainsi qu’à ceux qui souhaitent acquérir une spécialisation dans ce domaine. Elle vise à donner aux professionnels une expertise, améliorer la prévention, l’accompagnement des familles, la prise en charge des enfants, d’instaurer une culture commune entre tous les intervenants.

« L’approche réglementaire et juridique est complétée par une approche humaine autour de l’enfant. Il y a des interventions de pédopsychiatres, de psychologues, de personnes qui ont eu des expériences au sein du système de la PE. Cela permet aux professionnels d’appréhender la manière dont se développe un enfant, pourquoi on parle maintenant de traumatismes complexes… », témoigne Christine Wenzel, directrice de l’enfance et de la famille au Conseil départemental du Var.

On n’improvise pas la protection de l’enfance

Dévolue aux Départements, la protection de l’enfance vise à détecter et protéger les enfants en situation de danger au sein de leur famille. Comme au plan national, la situation dans le Var se dégrade singulièrement depuis la pandémie de Covid-19. Environ 1500 enfants sont confiés aux différentes structures varoises, auxquels s’ajoutent près 580 mineurs non accompagnés. Des enfants qui entreprennent un périple pour fuir les tortures, les oppressions ou les situations économiques et politiques dans leur pays d’origine. La direction de l’enfance et de la famille assure également des accompagnements, des aides éducatives à domicile pour près de 3500 enfants et leurs familles.

« On constate une augmentation des primodélinquants, ou des situations prostitutionnelles, de violences des enfants qui vivent des situations traumatiques après des épisodes de violences conjugales. On est dans une situation de tension » qui nécessite une remise en question des professionnels pour adapter leurs pratiques, les modalités d’accueil et d’accompagnement. Une adaptation quasi quotidienne.

Seules sept universités françaises dispensent un Diplôme d’Université Protection de l’Enfance.

Département du Var, MECS, AMO, réseau associatif, protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), Éducation nationale… Les professionnels viennent de structures différentes.

« On travaille sur les représentations qu’on a de l’autre professionnel pour créer des passerelles entre les institutions, avoir un meilleur service et la meilleure réponse aux besoins de l’enfant. L’esprit du mémoire collectif que l’on a mis en place avec l’Université de Toulon, c’est de travailler ensemble sur une thématique, apprendre à se connaître, construire des réflexions mais aussi des bribes de solutions inspirantes, ensemble », conclue la directrice de l’enfance et de la famille au Département du Var. « Ouvrir ce Diplôme d’Université signifie que l’on considère la protection de l’enfance comme une matière à part entière, que l’on n’improvise pas. »

Pour aller plus loin :

https://dfpa.univ-tln.fr/du-protection-de-lenfance/

https://www.var.fr/social/enfance-famille/l-observatoire-departemental-de-la-protection-de-l-enfance-odpe-