Soutenance de thèse de Elodie BORDES - Laboratoire CERC

Le Bureau des Études Doctorales a le plaisir de vous informer que

Madame Elodie BORDES

Doctorante au Laboratoire CERC, rattaché à l’école doctorale 461 « Droit et Science Politique », sous la direction de Monsieur Pascal RICHARD, Maître de conférences – HDR, Université de Toulon (83) et Monsieur Bjarne MELKEVIK, professeur, Université de Laval (Canada) soutiendra publiquement sa thèse en vue de l’obtention du doctorat Droit Public, sur le thème suivant :

Le silence et le droit : recherches sur l’usage de la métaphore du « silence du droit »

Le mercredi 27 avril 2016 à 09h00, à l’Université de Toulon, Campus Porte d’Italie, UFR Droit – Salle du Conseil

devant un jury composé de :

  • M. Slim Laghmani, Professeur à la Faculté des Sciences juridiques politiques et sociales de Tunis, Université de Carthage (Tunisie), rapporteur
  • M. Florian Lindicht, Professeur à la Faculté de droit et de Sciences politiques Aix Marseille, Université d’Aix-Marseille (France)
  • M. Bjarne Melkevik, Professeur, Université Laval (Canada), directeur de recherche
  • M. Pascal Richard, Maître de conférences-H.D.R. à la Faculté de droit de Toulon, Université de Toulon (France), directeur de recherche
  • M. Philippe Saunier, Professeur à la Faculté de droit de l’Université de Nice, Université de Nice Sophia Antipolis (France), rapporteur

Résumé

Le droit est de manière traditionnelle appréhendé comme un phénomène inhérent au langage. Est-il possible, dès lors, pour ce droit qui est enserré dans les rets du langage de « dire le silence » ? D’énoncer en lui-même cette part d’indicible ou de mystique qu’il comporte ?

Dans le cadre de cette étude nous avons rapidement pris conscience du caractère métaphorique de cette interrogation. Le silence dans une approche triviale ne peut être, en effet, que celui d’une personne dotée de la parole et non du droit lui-même. La métaphore peut être appréhendée de la manière suivante : il s’agit de rendre compte d’un glissement à l’occasion duquel un terme impropre est substitué à un terme propre manquant. En ce sens, la métaphore engendre une relation d’absence d’un terme à l’égard d’un autre. La métaphore devient ainsi « la forme même de la consolation » : elle permet comme méthode de nous consoler des risques inhérents à l’inscription du droit dans l’ordre du langage (la perte d’une signification qui serait « déjà là » ou d’un sens qui serait toujours présent avant l’usage du langage).

Sur la base de cette problématique nous avons opté pour le plan suivant :

Dans une première partie, nous verrons ainsi que l’expressivité du droit est régulièrement déplacée et confisquée conformément à la logique de la rhétorique et de la prosopopée. Ce qui se manifeste, dès lors, c’est un déplacement de la parole et la création corrélative d’un écart - qui nous semble signifiant - entre présence et représentation. Dans cette première perspective, l’expressivité de la loi masque, par exemple, la réalité du droit.

Dans la seconde partie c’est la ressource iconique de la métaphore qui sera convoquée. Dans cette ultime partie, nous tirerons donc pleinement profit de la métaphore comme outil de connaissance en usant avec bénéfice de l’idée selon laquelle le silence du droit permet de manifester l’ordinaire même du droit. Débarrassé du mythe envahissant d’une source politique du droit, le droit apparaît ainsi comme il est : le roi est dorénavant nu. Le droit n’est que ce qu’il est et s’incarne dans l’action d’une série d’acteurs qui font l’ordinaire même du droit. Le silence de la loi permet ainsi d’entendre la vie même du droit.