Soutenance de thèse de Hanna AYADI - Laboratoire BABEL

Le Bureau des Études Doctorales a le plaisir de vous informer que

Madame Hanna AYADI

doctorante au laboratoire BABEL - EA 2649, rattachée à l’école doctorale 509 « Sociétés méditerranéennes et sciences humaines », sous la direction de Madame Martine SAGAERT, professeure émérite à l’université de Toulon, soutiendra publiquement sa thèse en vue de l’obtention du doctorat littérature générale et comparée, sur le thème suivant :

« Violences et écriture dans l’œuvre de Leïla Marouane, la méditerranéenne des deux rives »,

Mercredi 12 septembre 2018 à 15h00 à l’université de Toulon, campus de La Garde, bâtiment Y1, Amphi Y 008,

devant un jury composé de :

  • Madame Mounira Chatti, professeure des universités à l’université de Bordeaux Montaigne, rapporteur,
  • Madame Maribel Peñalver Vicea, professeure des universités à l’université d’Alicante, Espagne, rapporteur,
  • Madame Michèle Monte, professeure des universités à l’université de Toulon, suffragant,
  • Madame Martine Sagaert, professeure émérite à l’université de Toulon, directrice de thèse.

Résumé :

Dans quelle mesure écrire, c’est pour la romancière franco-algérienne Leïla Marouane, prendre les armes ?

Ma thèse propose d’abord une analyse contextuelle, historique et sociologique des romans de Leïla Marouane avant d’analyser les rapports entre violences et écriture dans le contexte postcolonial. Il s’agit de montrer les rapports entre Histoire de l’Algérie et littérature postcoloniale d’expression française, et comment la romancière se réapproprie cette Histoire à la fois par l’écriture de la violence subie mais aussi par l’écriture du renversement de la violence. Dans quelle mesure la nécessité d’écrire a partie liée avec la violence ? Quelles en sont les manifestations stylistiques et narratives ? Nous avons choisi de mettre le mot « violence » au pluriel dans notre titre, car elle est polymorphe et multifactorielle. En plus du fait qu’aucune thèse n’a encore été entièrement consacrée aux œuvres de Leïla Marouane, ce sont les manifestations d’une violence féminine récurrente qu’il était pertinent de comprendre. Les héroïnes victimes d’abord, puis criminelles à leur tour qui jalonnent ce corpus témoignent de la mise en mots de phénomènes de renversement de la violence. À travers une langue crue et cynique symptomatique d’une reprise de pouvoir, la romancière dénonce les traumatismes, la confiscation de l’identité et de la féminité, l’obscurantisme religieux et le poids des traditions, mais elle dit aussi la nécessité de tendre toujours vers un « ailleurs », géographique ou fantasmé.

Mots-clés : Leïla Marouane, violence, écriture, littérature postcoloniale, littérature d’expression française, identité, féminité.

Abstract :

How does the writing, for the french – algerian autor, signify for having recourse to weapons ?

First of all, my dissertation deals with a contextual, historical and sociological analysis of Leila Marouane’s novels before analyzing the relationship between violence and writing in the postcolonial context.

My thesis is about, showing the relationship between the history of Algeria and French language postcolonial literature, and how the novelist reappropriates this history both by the writing of the violence she suffered and by the writing of the overthrow of violence.

How does the necessity of writing have a link with violence ? What are the stylistic and narrative manifestations ? We chose to put the word “violence” in plural forms in our title, because it is polymorphic and multifactorial. In addition to the fact no thesis has yet been entirely devoted to the works of Leila Marouane, the manifestations of recurring female violence were relevant to understand. First, the heroines seem to be victims, then they become criminals, and this is what we can notice in this corpus : testify to the putting in words of phenomenon of reversal of the violence. Through a raw and cynical language that is symptomatic of a resumption of power, the novelist denounces traumas, the confiscation of identity and feminity, religious obscurantism and the weight of tradition, but she also says the need to strive always towards an “elsewhere”, geographical or fantasized.

Keywords : Leila Marouane, violence, writing, postcolonial literature,French-speaking literature, identity, feminity.