Soutenance de thèse de Yann DOH - Laboratoire LSIS

Le Bureau des Études Doctorales a le plaisir de vous informer que

Monsieur Yann DOH,

Doctorant au laboratoire LSIS - Laboratoire des Sciences de l’Information et des Systèmes – UMR CNRS 7296, rattaché à l’école doctorale 548 « Mer et Sciences », sous la direction de M. Hervé GLOTIN et M. Olivier ADAM, co-encadré par M. J. RAZIK, soutiendra publiquement sa thèse en vue de l’obtention du doctorat en informatique, sur le thème suivant :

« Nouveaux modèles d’estimation monophone de distance et d’analyse parcimonieuse – Application sur signaux transitoires et stationnaires bioacoustiques à l’échelle »

Le mercredi 17 décembre 2014 à 14h00, à l’Université de Toulon, Campus de la Garde, bâtiment Y prime, amphi. Y’012,

devant un jury composé de :

  • M. J. L. ZARADER, Professeur à l’Université Paris 6 Pierre et Marie Curie, rapporteur,
  • M. J. PINQUIER, Maître de conférences – HDR à l’Institut de Recherche en Informatique de Toulouse, rapporteur,
  • M. G. PAVAN, Professeur à l’Université de Pavia, Italie,
  • M. O. GERARD, Directeur de recherche à DGA de Toulon,
  • M. G. NOLIBE, Directeur Cesigma à La Garde,
  • M. H. GLOTIN, Professeur à l’Université de Toulon,
  • M. O. ADAM, Professeur à l’Université Paris 6 Pierre et Marie Curie,
  • M. J. RAZIK, Maître de conférences à l’Université de Toulon,
  • M. P. CRISTINI, CR CNRS LMA Marseille, invité.

Résumé :

Les ondes acoustiques subissent peu de dispersion dans le milieu marin, comparé au milieu aérien. Certaines espèces de cétacés communiquent ainsi à grande distance, d’autres utilisent leurs émissions sonores pour s’orienter. La bioacoustique consiste à étudier ces espèces à partir de l’analyse de leurs sons, c’est-à-dire à les détecter, classer, localiser. Cela peut se faire via un réseau d’hydrophones au déploiement fastidieux. Afin de contribuer au passage à l’échelle de la bioacoustique, cette thèse propose des modèles originaux mono-hydrophone pour l’analyse de ces signaux stationnaires ou transitoires.

Premièrement, nous dérivons un nouveau modèle d’estimation de la distance entre une source impulsive (ex. biosonar) et un hydrophone. Notre modèle théorique, l’Intra Spectral ATténuation (ISAT), dérive des lois acoustiques de déformation spectrale du signal transitoire induite par l’atténuation durant sa propagation. Ce modèle relie les rapports énergétiques des bandes de fréquences pondérés par un modèle de perte par atténuation fréquentielle (Thorp ou Leroy) à la distance de propagation. Nous approximons aussi ISAT par un modèle neuromimétique. Ces deux modèles sont validés sur le sonar du cachalot (Physeter macrocephalus) enregistré avec notre bouée acoustique autonome BOMBYX et notre système d’acquisition DECAV en collaboration avec le Parc National de Port-Cros et le sanctuaire Pelagos pour la protection des mammifères marins en Méditerranée. Les mesures d’erreur (RMSE) d’environ 700 mètres sur nos références du centre d’essai OTAN aux Bahamas présentent un intérêt opérationnel.

Deuxièmement, nous proposons une analyse originale de l’évolution des voisements de cétacé par codage parcimonieux. Notre encodage des cepstres par apprentissage non supervisé d’un dictionnaire met en évidence l’évolution temporelle des bigrammes des chants que les baleines à bosse mâles émettent durant la période de reproduction. Nous validons ce modèle sur nos enregistrements du canal de Sainte-Marie à Madagascar entre 2008 et 2014, via notre réseau d’hydrophones BAOBAB qui constitue une première dans l’Océan Indien.

Nos modèles s’inscrivent dans le projet Scaled Bioacoustics (SABIOD, MI CNRS) et ouvrent de nouvelles perspectives pour les passages à l’échelle temporelle et spatiale de la bioacoustique.

Abstract :

Acoustic waves show low dispersion due to the underwater propagation, compared to the propagation in the air. Some species of cetaceans communicate at long distance, others use their sound production for orientation. The goal of the scientific area called bioacoustics is to study animal species based on the analysis of their emitted sound. Their sounds can be used to detect, to classify and to locate the cetaceans. Recordings can be done with an passive acoustic array of multiple hydrophones, but this method is expensive and difficult to deploy. Thus, in order to scale this approach, we propose in this Phd thesis several original single hydrophone models to analyze these stationary or transient signals.

Firstly, we provide a new theoretical model to estimate the distance between the impulsive source (ex. biosonar of the cetacean) and the hydrophone. Our model, the Intra Spectral ATtenuation (ISAT), is based on the spectral signal alteration due to the underwater acoustic propagation, especially the differences in different frequency bands. We also approximated ISAT by an artificial neural network. Both models are validated on clicks emitted by sperm whales (Physeter macrocephalus) recorded by our sonobuoy BOMBYX and our data-acquisition system DECAV developed in collaboration with the National Park of Port-Cros (France) and the Pelagos sanctuary for the protection of marine mammals in the Mediterranean sea (France). The error (RMSE) measures on the recordings of the NATO test center in the Bahamas are about 700 meters, promising further real applications.

Secondly, we worked on the variations of the cetacean vocalizations using the sparse coding method. The encoding of the cepstrums by unsupervised learning of a dictionary shows bigrammic time changes of the songs of humpback whales (Megaptera novaeangliae). We validate this model on signals recorded in the Ste Marie Channel (Madagascar) between 2008 and 2014, through our network of hydrophones BAOBAB which is the first passive acoustic array deployed in the Indian Ocean.

Our models are part of the Scaled Bioacoustics project (SABIOD, MI CNRS) and open perspectives for temporal and spatial scaling of bioacoustics.