Un étudiant de l’IUT GEII sacré champion de France des métiers 2023

Son titre obtenu dans la catégorie électronique permet à Guillaume Seimandi de postuler une place en équipe de France en vue des prochains championnats internationaux.

Il faut bien avoir en tête les images de la cérémonie de clôture pour saisir l’importance de cette compétition nationale. Dans une enceinte surchauffée de 80 000 m2, les silhouettes des 800 compétiteurs se détachent d’une obscurité lardée de lumières bleues ou violettes. Au centre, les trois scènes accueillant tour à tour les champions des WorldSkills France trône en majesté sous une lumière éclatante. Les deux animateurs Télé, Alex Goude et Sandrine Quétier, égrènent les catégories de métiers représentés, appellent les vainqueurs. Entre chaque grand corps, des artistes, acrobates ou danseurs, font le show. Tout comme les champions régionaux enveloppés de leur drapeau, de leurs couleurs, sous les acclamations tonitruantes de leurs équipiers dans un grand moment de liesse et d’émotions. Certains ne pouvant retenir leurs larmes.

« Quand j’ai entendu mon nom, je suis allé me placer machinalement sur la scène, j’ai dit merci, j’ai levé mon drapeau et je suis redescendu. C’est seulement en revoyant les vidéos que je me suis rendu compte comment s’est déroulée la remise des médailles ». Quand d’autres exultent, Guillaume Seimandi sourit timidement. Embarqué presque comme un passager clandestin dans cette aventure, il en est devenu l’un des héros.

Courant juillet, l’étudiant en BUT 1 GEII de l’IUT de Toulon vient de remporter la coupe de France de robotique des IUT lorsqu’on lui propose de remplacer au pied levé le représentant de la Région Sud aux championnats de France des métiers. Il accepte en se disant simplement « pourquoi pas ? » sans savoir dans quel navire il embarquait.

« La première chose qui m’a marqué, c’est lorsque j’ai reçu mon équipement pour une semaine de compétition. Cela peut paraître anodin mais quand on a en tête une petite compétition et que l’on reçoit des tenues aux couleurs de la Région Sud, on comprend que l’on a mis le doigt dans quelque chose de beaucoup plus grand » se remémore le jeune homme. « Quand j’ai vu toute l’organisation mise en place par la Région Sud, l’implication des gens, le déplacement en bus avec tous les membres de la délégation et l’arrivée à Lyon, à Eurexpo, pour vérifier le matériel que nous allions utiliser durant la compétition, je me suis rendu compte du haut niveau de la compétition. »

Une première étape

WorldSkills France réunit chaque année 800 étudiants champions régionaux pour s’affronter lors d’épreuves techniques alliant précision, efficacité et rapidité d’exécution, en situation réelle de production, sous l’œil affuté d’un jury de professionnels. Soixante-neuf métiers y sont représentés. Placé dans le pôle « industrie », Guillaume doit passer ses épreuves non loin des soudeurs, carrossiers et autres mécaniciens poids lourds qui se toisent dans leurs catégories respectives. Et devant un public assourdissant. Les organisateurs attendaient 100 000 visiteurs dont 40 000 collégiens. Ambiance de stade.

Pour l’épreuve d’électronique, les compétiteurs devaient concevoir une carte qui se branche en USB-C entre un périphérique et son chargeur, indiquant la consommation, la tension, le courant de puissance… avec une grande précision sur les mesures demandées.

Le premier jour de compétition consiste en deux épreuves de trois heures autour de la conception et de la simulation de la carte. Le deuxième aborde la programmation au cours d’une épreuve de trois heures. Le point fort de Guillaume. Baigné dans la programmation depuis l’âge de 12 ans, il finit l’épreuve une heure et demie avant le temps imparti, après avoir vérifié trois fois que tout concordait. Le troisième jour : une épreuve de soudage et brasage.

« En deux secondes, j’ai fait une erreur qui m’a coûtée 40 minutes de temps à réparer. On devait souder au fer un petit composant de 48 pattes de métal avec de l’étain. Entre chaque patte, il y a 0,25 millimètres d’écart. Si les soudures se touchent, cela créé un court-circuit. Et dès le début, j’ai mis trop d’étain. Je n’ai pas pu finir la réalisation. »

Malgré cette erreur, Guillaume remporte le titre de champion de France, aux côtés du second représentant de la Région Sud qui monte sur la troisième marche du podium.
Un titre qui constitue une première étape. Le comité d’organisation des WorldSkills annoncera, courant décembre, les sélectionnés en équipe de France pour les prochaines compétitions. Trois dans chaque métier : le premier concourra aux championnats du monde qui se dérouleront en septembre 2024 quand le second disputera les championnats d’Europe l’année suivante. Le troisième est suppléant. Rien n’est encore acquis pour l’étudiant toulonnais qui espère regoûter à cette atmosphère si particulière. Les journées de cohésion qui ont soudé le groupe, l’entraide et le soutien entre les membres de la délégation, la joie partagée de voir ses camarades monter sur scène, la rivalité bon enfant entre les délégations où chacun cri, chante plus fort l’ode de sa région. Certains ayant ramené des instruments de musique pour gagner en volume sonore.

« On nous a dit que ces championnats de France étaient une petite marche, maintenant, il faut monter l’immeuble », souffle-t-il. « Les Chinois, les Taïwanais et les Suisses sont des géants en électronique. Ils en font beaucoup plus tôt dans leurs formations. Il va falloir taper fort si je veux me faire une place. »

https://www.equipes-regionales.worldskills-france.org/competiteur-profile/64a7ea147e6b723f6a531748

https://www.equipes-regionales.worldskills-france.org/

https://www.youtube.com/watch?v=T8p9eBc7Nc4

Village de l’industrie à 2h58
Électronique : 3h05