Charte du droit du vivant

Point d’orgue de la trilogie sur la personnalité juridique de l’animal, programme de recherche français initié au sein de l’Université de Toulon, la Charte du Droit du Vivant a été proclamée au cours d’un événement international en lien avec le Programme Harmony with Nature de l’O.N.U

Charte du Droit du Vivant

Charte du Droit du Vivant
Proclamée le 26 mai 2021

Prenant acte du déclin de la Nature et de l’extinction de milliers d’espèces induits par l’Anthropocène.

Reconnaissant, dans une logique d’évolution, la filiation entre les espèces et les liens qui existent entre elles au sein d’une communauté des vivants.

Soulignant que cette communauté regroupe des êtres visibles et invisibles, profondément interconnectés dans une histoire et un destin qui leur sont communs.

Convaincus que le droit doit accompagner le changement de regard sur le vivant.

Considérant l’importance du développement de la Jurisprudence de la Terre.

Rappelant que seule la personnalité juridique permet à une personne, dans la plupart des lois positives des Etats, d’être titulaire de droits.

Rappelant que l’être humain est, au sens du droit, une personne physique.

Considérant la Déclaration sur la personnalité juridique de l’animal du 29 mars 2019, dite Déclaration de Toulon, qui proclame « Que les réflexions concernant la biodiversité et l’avenir de la planète doivent intégrer les personnes physiques non-humaines ».

Affirmant l’évolution nécessaire d’un droit « sur » le vivant à un droit « du » vivant.

Soucieux d’assurer un développement durable, raisonnable et équilibré, pour les générations humaines et non-humaines, présentes et futures.

Nous, citoyens de la Terre, juristes du vivant, proclamons la présente Charte.

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Article 1. Objectifs, principes et clés d’interprétation textuelles

Dans un objectif visant l’harmonie entre l’être humain, les animaux et la Nature, la présente Charte a vocation à intégrer les divers ordres juridiques à travers le monde afin de poser pour l’avenir les principes et les clés d’interprétation textuelles du droit du vivant.

Article 2. Reconnaissance de droits antérieurs

La présente Charte reconnaît aux êtres vivants des droits antérieurs aux lois positives.

Article 3. Primauté du vivant sur toute autre considération

L’intérêt de l’être humain et de l’animal doit toujours être privilégié, de même que l’intégrité de l’écosystème.

Il ne peut être porté atteinte à ces intérêts que de manière dérogatoire, mesurée et exceptionnelle.

Article 4. Equilibre et régénération des cycles de vie

Les évolutions, d’ordre social, économique, juridique, technologique ou de toute autre sorte, individuelles ou collectives, doivent être guidées par la recherche d’un juste et viable équilibre au sein de la communauté des vivants en veillant à préserver et à régénérer ses cycles et processus vitaux.

Article 5. Intégration dans le droit du vivant de données non-anthropocentrées

Toutes les avancées non-anthropocentrées doivent être prises en compte par le droit du vivant pour impulser des dynamiques juridiques propres à préserver l’avenir de la Terre-Mère et de ceux qu’elle accueille en son sein.

Article 6. Critère du vivant et droits des personnes non-humaines

Chaque ordre juridique doit élargir, en se fondant sur le critère du vivant, la notion de personne physique pour y intégrer les personnes non-humaines préalablement désignées.

Des droits positifs, propres et adaptés, différents de ceux attribués aux personnes humaines, doivent leur être reconnus dans le respect des principes issus de la présente Charte.

La Charte a été proclamée par Lorena Bilicic, Caroline Regad, Cédric Riot, Experts du programme de l’Organisation des Nations Unies, Harmony with Nature.

Un exemplaire du texte est déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies

– Programme Harmony with Nature.

Charter on the Law of the Living - EN

Charter on the Law of the Living
Proclaimed on May 26, 2021

Observing the decline of Nature and the extinction of thousands of species induced by the Anthropocene.

Acknowledging, as part of an evolutionary logic, the filiation among species and the relations that exist among them within the community of the living.

Highlighting the fact that this community encompasses visible and invisible beings, which are closely intertwined in a shared history and fate.

Being convinced that the law must accompany the paradigm shift regarding the perception of the living.

Considering the importance of the development of Earth Jurisprudence.

Pointing out that, according to the majority of the positive laws of the States, only legal personality entitles a person to have rights.

Pointing out that human beings are, in a legal sense, natural persons.

Considering the Declaration on the legal personality of animals issued on March 29, 2019, known as the Toulon Declaration, which states that “reflection on biodiversity and the future of the planet must include non-human natural persons”.

Asserting the necessary evolution from a law “over” the living to a law “of” the living.

Concerned about ensuring (and wishing to ensure) sustainable, reasonable and balanced development for present and future human and non-human generations.

We, citizens of the Earth, jurists of the living, proclaim this Charter.

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Section 1. Objectives, principles and interpretation keys

In order to attain harmony among human beings, animals, and Nature, this Charter aims to integrate the different legal systems worldwide, so as to establish for the future the principles and interpretation keys of the law of the living.

Section 2. Recognition of previous rights

This Charter recognizes rights of living beings which are prior to positive laws.

Section 3. Precedence of the living over any other consideration

The interests of human beings and of the other animals, as well as the integrity of ecosystems, must be prioritized.

Said interests may only be affected exceptionally, measuredly and extraordinarily.

Section 4. Balance and regeneration of life cycles

Social, economic, legal, technological or any other kind of developments, whether individual or collective, must be guided by the search for a fair and viable balance within the community of the living, being careful to preserve and regenerate their life cycles and processes.

Section 5. Integration of non-anthropocentric data in the law of the living

All non-anthropocentric advances must be taken into account by the law of the living to promote proper legal dynamics and to preserve the future of Mother Earth and those who are embraced by her.

Section 6. Criteria of the living and the rights of non-human persons

It is necessary to widen each legal system, based on the criteria of the living, as well as the notion of natural persons, to include the above mentioned non-human persons.

Specific and appropriate positive rights, different from those attributed to human persons, must be recognized with respect to the principles arising from this Charter.

The Charter was proclaimed by Lorena Bilicic, Caroline Regad, Cédric Riot, Experts of the United Nations, Harmony with Nature Programme.

A copy of this document is included in the archives of the United Nations – Harmony with Nature Programme.

Carta de Derecho de lo Viviente - ESP

Carta de Derecho de lo Viviente
Proclamada el 26 de Mayo de 2021

Observando el declive de la Naturaleza y la extinción de miles de especies inducidas por el Antropoceno.

Reconociendo, en una lógica de evolución, la filiación entre especies y los vínculos que existen entre ellas dentro de una comunidad de los vivientes.

Destacando que esta comunidad reúne seres visibles e invisibles, profundamente interconectados en una historia y un destino que les son comunes.

Convencidos que el derecho debe acompañar el cambio de paradigma en cuanto a la visión de lo viviente.

Considerando la importancia del desarrollo de la Jurisprudencia de la Tierra.

Recordando que solo la personalidad jurídica permite a una persona, en la mayoría de las leyes positivas de los Estados, tener derechos.

Recordando que el ser humano es, en el sentido de la ley, una persona física.

Considerando la Declaración sobre la personalidad jurídica del animal del 29 de marzo de 2019, conocida como Declaración de Toulon, que proclama “Que toda reflexión en torno a la biodiversidad y el futuro del planeta debe pasar por la integración de las personas físicas no humanas.”

Afirmando la necesaria evolución de un derecho "sobre" lo viviente a un derecho "de" lo viviente.

Preocupados por garantizar un desarrollo sostenible, razonable y equilibrado para las generaciones humanas y no humanas, presentes y futuras.

Nosotros, ciudadanos de la Tierra, juristas de lo viviente, proclamamos esta Carta.

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Artículo 1. Objetivos, principios y claves de interpretación

Con el objetivo de lograr la armonía entre el ser humano, los animales y la Naturaleza, la presente Carta pretende integrar los diversos ordenamientos jurídicos del mundo con el fín de sentar para el futuro los principios y las claves de interpretación de derecho de lo viviente.

Artículo 2. Reconocimiento de derechos anteriores

Esta Carta reconoce en los seres vivientes derechos que preceden a las leyes positivas.

Artículo 3. Primacía de lo viviente sobre cualquier otra consideración

El interés de los seres humanos y los animales, deben ser privilegiados cómo así también la integridad de los ecosistemas.

Estos intereses sólo pueden verse afectados de manera excepcional, mesurada y extraordinaria.

Artículo 4. Equilibrio y regeneración de los ciclos de vida

Los desarrollos, de carácter social, económico, legal, tecnológico o de cualquier otro tipo, individual o colectivo, deben estar guiados por la búsqueda de un equilibrio justo y viable dentro de la comunidad de los vivientes cuidando de preservar y regenerar sus ciclos y procesos vida.

Artículo 5. Integración en el derecho de lo viviente de datos no antropocéntricos

Todos los avances no antropocéntricos deben ser tomados en cuenta por el derecho de lo viviente para estimular dinámicas legales y adecuadas como así también para preservar el futuro de la Madre Tierra y de aquellos quienes son acogidos por ella.

Artículo 6. Criterio de lo viviente y los derechos de las personas no humanas

Cada orden jurídico debe ser ampliado, basado en el criterio de lo viviente, como así también la noción de persona física para incluir a las personas no humanas previamente designadas.

Los derechos positivos, específicos y adecuados, distintos de los atribuidos a las personas humanas, deben ser reconocidos con respecto a los principios que emanan de esta Carta.

La Carte fue proclamada por Lorena Bilicic, Caroline Regad, Cedric Riot, Expertos del Programa de Naciones Unidas, Harmony with Nature.

Se deja asentada una copia de este documento en los archivos del Programa Harmony with Nature perteneciente a Naciones Unidas.

Carta de Direito do Vivente - PORT

Carta de Direito do Vivente
Proclamada em 26 de maio de 2021

Observando o declínio da Natureza e a extinção de milhares de espécies induzidas pelo Antropoceno.

Reconhecendo, em uma lógica de evolução, a filiação entre espécies e o vínculo entre elas dentro de uma comunidade dos viventes.

Destacando que esta comunidade reúne seres visiveis e invisiveis, profundamente interconectados em uma história e um destino que os são comuns.

Estando convencidos que o direito deve acompanhar a mudança de paradigma no que concerne a percepção do vivente.

Considerando a importância do desenvolvimento e da Jurisprudência da Terra.

Recordando que só a personalidade jurídica permite a uma pessoa, na maioria das leis positivas dos Estados, ter direitos.

Recordando que o ser humano é, no sentido da lei, uma pessoa física.

Considerando a Declaração sobre a personalidade jurídica do animal de 29 de março de 2019, conhecida como Declaração de Toulon, que proclama “Que toda a reflexão em torno da biodiversidade e do futuro do planeta deve passar pela integração das pessoas físicas não humanas.”

Afirmando a necessária evolução de direito “sobre” o vivente a um direito “do” vivente.

Preocupados por garantir um desenvolvimento sustentável, razoável e equilibrado para as gerações humanas e não humanas, presente e futuras.

Nós, cidadãos da Terra, juristas do vivente, proclamamos esta Carta.

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Artigo 1. Objetivos, princípios e chaves de interpretação.

Com o objetivo de conseguir a harmonia entre o ser humano, os animais e a Natureza, a presente Carta pretende integrar os diversos ordenamentos jurídicos do mundo com a finalidade de estabelecer para o futuro o princípio e as chaves de interpretação do direito do vivente.

Artigo 2. Reconhecimento de direitos anteriores.

Esta Carta reconhece direitos aos seres vivos que antecedem as leis positivas.

Artigo 3. Primacia do vivente sobre qualquer outra consideração

O interesse dos seres humanos e dos animais, devem ser privilegiados como assim também a integridade dos ecossistemas.

Esses interesses só podem se ver afetados de maneira excepcional, mensurada e extraordinária.

Artigo 4. Equilíbrio e regeneração dos ciclos da vida

Os desenvolvimentos, de caráter social, econômico, legal, tecnológico e de qualquer outro tipo, individual ou coletivo, devem estar guiados pela busca de um equilíbrio justo e viável dentro da comunidade dos viventes, cuidando de preservar e regenerar seus ciclos de vida e processos.

Artigo 5. Integração no direito do vivente de dados não antropocêntricos.

Todos os avanços não antropocêntricos devem ser levados em conta pelo direito do vivente para estimular dinâmicas legais e adequadas como assim também para preservar o futuro da Mãe Terra e daqueles a quem são acolhidos por ela.

Artigo 6. Critério do vivente e dos direitos das pessoas não humanas

Cada ordem jurídica deve ser ampliada, baseado no critério do vivente, como assim, também a noção de pessoa física para incluir pessoas não humanas previamente designadas.

Os direitos positivos, específicos e adequados, distintos dos atribuídos às pessoas humanas, devem ser reconhecidos com respeito aos princípios que emanam desta Carta.

A Carta foi proclamada por Lorena Bilicic, Caroline Regad, Cédric Riot, Especialistas do Programa das Nações Unidas, Harmony with Nature.

Allocution d’ouverture FR

ALLOCUTION D’OUVERTURE – CHARTE DU DROIT DU VIVANT

Maria Mercedes Sanchez
Coordinator of the United Nations Harmony with Nature Programme

Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les membres de la famille des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs les membres de la communauté Universitaire,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

1. En 2008, l’Équateur est devenu la première nation à accorder des droits constitutionnels à la Nature. En 2009, l’État plurinational de Bolivie a reconnu, dans sa Constitution, les principes du Buen Vivir (Bien Vivre) comme guides de l’action de l’État. Ces deux événements ont conduit l’Assemblée générale des Nations Unies, dans une résolution remarquée, à proclamer le 22 avril Journée internationale de la Terre nourricière et à adopter la première résolution sur l’Harmonie avec la Nature, lesquelles résolutions sont à l’origine du Programme Harmonie avec la Nature des Nations Unies. A cet instant, ces pays n’étaient peut-être pas conscients des répercussions que leurs décisions non anthropocentriques auraient dans le monde entier en matière de droit et de politique une décennie plus tard.

2. Au cours de cette dernière décennie, une multitude de lois de la Nature et de déclarations « soft law » à son égard, également connues sous le nom de Jurisprudence de la Terre, ont été adoptées par un nombre croissant d’États Membres des Nations Unies et des institutions à travers le monde. L’humanité accepte ainsi la réalité selon laquelle son bien-être découle de celui de la Terre et que, pour maintenir l’ensemble de la vie sur la planète et garantir la survie des générations futures de toutes les espèces, il est nécessaire de vivre en Harmonie avec la Nature et d’être guidé par ses lois.

3. Les dispositions prises en droit de l’environnement, depuis son origine, sont anthropocentriques et considèrent globalement la Nature comme une chose, rendant sa protection inadaptée et fragile. Or le droit humain à la vie n’a aucun sens si l’existence des écosystèmes qui font vivre l’humanité n’est pas protégée par la loi. Face au déclin de la Nature et à l’extinction massive de biodiversité aussi dénommés la sixième extinction, le développement de la Jurisprudence de la Terre renvoie plus largement à la protection de la Nature dont les animaux sont partie intégrante.

4. Ce nouveau paradigme non-anthropocentrique d’Harmonie avec la Nature fait l’objet de recherche scientifiques à travers le monde. Ainsi, la Charte du droit du Vivant, qui va être proclamée dans quelques minutes, intègre et renforce ce mouvement. Elle est issue de la trilogie scientifique sur la personnalité juridique de l’animal, programme de recherche français initié au sein de l’Université de Toulon. Cette trilogie a marqué les esprits sur la possibilité et la potentialité d’intégration dans le droit positif du concept de personne physique non-humaines, mais également par la proclamation le 29 mars 2019 de la Déclaration de Toulon sur la personnalité juridique de l’animal.

5. A travers cette trilogie, une nouvelle figure du juriste émerge : le juriste du Vivant. Son champ d’intervention dépasse les frontières et les domaines techniques actuels du droit de l’environnement en s’intéressant au Vivant pour mieux le défendre et, dans ses démarches, il est soutenu par la Jurisprudence de la Terre et inspiré par les travaux du Programme Harmonie avec la Nature des Nations Unies. Dans cette perspective, la Charte du droit du Vivant a vocation à inspirer des réformes institutionnelles non-anthropocentriques à travers le monde. Il est encourageant de constater que ces initiatives font écho à l’appel en faveur d’une coexistence pacifique, vertueuse et harmonieuse entre l’humanité et le reste du Vivant qui peuple la planète.

6. Je félicite le corps des enseignants-chercheurs de l’Université de Toulon, France, en particulier Caroline Regad et Cédric Riot qui font partie du Réseau de savoirs pour l’harmonie avec la Nature des Nations Unies en qualité d’Experts, je félicite les enseignants-chercheurs et praticiens de nombreuses universités et institutions reconnues mondialement, ainsi que les étudiants et membres de la société civile, qui ont rendu possible cette reconnaissance de la Jurisprudence de la Terre inspirée par des empreintes d’animaux.
Je vous remercie de votre attention.

Opening Speech EN

OPENING SPEECH – CHARTER ON THE LAW OF THE LIVING

Maria Mercedes Sanchez
Coordinator of the United Nations Harmony with Nature Programme

Ladies and Gentlemen Presidents,
Ladies and Gentlemen Ambassadors,
Ladies and Gentlemen of the United Nations family,
Ladies and Gentlemen, members of the University community,
Ladies and Gentlemen,
Dear Friends,

1. In 2008, Ecuador became the first nation to grant constitutional rights to Nature. In 2009, the Plurinational State of Bolivia recognized in its Constitution the principles of Buen Vivir (Good Living) as guides for state action. These two events led the United Nations General Assembly to proclaim 22 April International Mother Earth Day and to adopt its first resolution on Harmony with Nature, which are the origin of the United Nations Harmony with Nature Programme. At that moment, these countries may not have been fully aware of the legal and policy implications their non-anthropocentric decisions would have around the world a decade later.

2. During this last decade, a great many Rights of Nature laws and “soft law” declarations on the Rights of Nature, also known as Earth Jurisprudence, have been adopted by an increasing number of United Nations Member States and institutions around the world. Humankind thus accepts the reality that its well-being depends upon the well-being of the Earth. Humankind further realizes that, in order to maintain all forms of life on the planet and ensure the survival of future generations of all species, it is necessary to live in Harmony with Nature and to be guided by her laws.

3. Since its inception, the provisions adopted in environmental law have been anthropocentric and globally treat Nature as a thing, rendering her protection inadequate and fragile. However, the human right to life is meaningless if the existence of the ecosystems that support humankind is not protected by law. Faced with the decline of Nature and the massive extinction of biodiversity, also known as the “sixth extinction”, the development of Earth Jurisprudence refers more broadly to the protection of Nature, of which animals are an integral part.

4. This new, non-anthropocentric paradigm of Harmony with Nature is the subject of scientific research around the world. Thus, the “Charter on the Law of the Living”, which will be proclaimed in a few minutes, further emphasizes the importance of this paradigm. The Charter is the result of the scientific trilogy on the legal personhood of animals, a French research programme initiated within the University of Toulon. This trilogy moved the spirits with the possibility and the potentiality of integration into positive law of the concept of non-human personhood further reinforced by the proclamation on 29 March 2019 of the Toulon Declaration on the legal personhood of the animal.

5. Through this trilogy, a new figure of the jurist emerges : the jurist of the Living. Their field of intervention goes beyond the limits and current technical fields of environmental law and, in focusing to protect the Living, they are supported by Earth Jurisprudence and inspired by the work of the United Nations Harmony with Nature Programme. Therefore, the “Charter on the Law of the Living” is intended to inspire non-anthropocentric institutional reforms throughout the world. It is encouraging to note that these initiatives echo the call for a peaceful, virtuous and harmonious coexistence between humanity and the rest of the Living who inhabit the planet.

6. I would like to congratulate law professors and researchers of the University of Toulon, France, in particular Caroline Regad and Cédric Riot who are Expert members of the United Nations Harmony with Nature Knowledge Network, I would also like to congratulate the professors, researchers and practitioners of many universities and internationally recognized institutions as well as students and members of civil society who have made possible this recognition of Earth Jurisprudence inspired by the footprint of animals.

Thank you for your attention.

Polska wersja

Karta Praw Istot Żyjących

Proklamowana dnia 26 maja 2021

Zauważając kolaps przyrody i wymieranie tysięcy gatunków spowodowane Antropocenem.

Uznając, w ramach logiki ewolucji, powiązania między gatunkami i związki istniejące pomiędzy nimi we wspólnocie istot żywych.

Podkreślając, że wspólnota ta łączy istoty widzialne i niewidzialne, które są głęboko powiązane między sobą dzieląc wspólną historię i wspólny los.

Przekonani, że zmiana prawa powinna towarzyszyć zmianie paradygmatu dotyczącego spojrzenia na istoty żywe.

Mając na uwadze wagę rozwoju Prawodawstwa dla Ziemi.

Pamiętając, że w przypadku większości państwowych systemów prawnych, tylko osobowość prawna umożliwia osobie posiadanie praw.

Pamiętając, że człowiek jest w rozumieniu prawa osoba fizyczną.

Mając na uwadze Deklarację o osobowości prawnej zwierząt z dnia 29 marca roku 2019 znaną jako Deklaracja z Toulon, która głosi „Że wszelkie refleksje dotyczące bioróżnorodności i przyszłości planety powinny włączać osoby fizyczne pozaludzkie”.

Stwierdzając konieczność ewolucji prawa „o” istotach żyjących w kierunku prawa „dla” istot żyjących.

W trosce o zapewnienie zrównoważonego i rozsądnego rozwoju dla pokoleń ludzkich i pozaludzkich, obecnych i przyszłych.

My, obywatele Ziemi, prawnicy istot żyjących, proklamujemy Kartę.

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Artykuł 1. Cele, podstawy i klucze interpretacji.

W celu osiągnięcia harmonii pomiędzy człowiekiem, zwierzętami i przyrodą, niniejsza Karta stara się uwzględniać różne regulacje prawne ze świata, aby ustanowić w przyszłości zasady i klucze interpretacji prawa istot żywych.

Artykuł 2. Uznanie praw wcześniejszych.

Niniejsza Karta uznaje prawa istot żyjących, które są podstawą praw pozytywnych.

Artykuł 3. Nadrzędność istot żyjących w stosunku do jakichkolwiek innych racji.

Interes istot ludzkich i pozaludzkich powinien być priorytetowy, tak jak integralność ekosystemów.
Interesy te mogą zostać naruszone jedynie w sposób wyjątkowy, umiarkowany i nadzwyczajny.

Artykuł 4. Równowaga i odnowienie cyklów życia.

Rozwój, zarówno społeczny, jak i gospodarczy, prawny, technologiczny i jakikolwiek inny, indywidualny lub wspólny, powinien być ukierunkowany na poszukiwanie sprawiedliwej i możliwej do osiągnięcia równowagi we wspólnocie istot żywych i w trosce o zachowanie i odnawianie ich cyklów i procesów życiowych.

Artykuł. 5. Uwzględnienie w prawach istot żyjących danych nieantropocentrycznych

Wszelkie nieantropocentryczne postępy powinny zostać uwzględnione w prawach istot żyjących w celu stymulowania odpowiedniej dynamiki pranej, a także dla zapewnienia przyszłości Matce Ziemi i wszystkich, którym daje schronienie.

Artykuł 6. Kryterium istoty żyjącej i prawa osób pozaludzkich

Wszystkie systemy prawne powinny zostać rozszerzone w oparciu o kryterium istoty żyjącej, a także pojęcie osoby prawnej w celu włączenia osób pozaludzkich, wskazanych wcześniej.
Prawa pozytywne, specyficzne i odpowiednie, różne od praw przyznanych osobom ludzkim, powinny być uznane z poszanowaniem zasad wynikających z tej Karty.

Karta została proklamowana przez Lorena Bilicic, Caroline Regad, Cédric Riot, Ekspretów w Programie Organizacji Narodów Zjednoczonych, Harmony with Nature.

Kopia niniejszego dokumentu zostaje włączona do archiwum Organizacji Narodów Zjednoczonych
– Program Harmony with Nature.