Colloque : Leonardo Sciascia : le pouvoir du (contre)récit, le (contre)récit du Pouvoir

Jeudi  9 et vendredi 10  décembre 2021
À partir de 9h30
Amphi Y1.008 • campus de La Garde
Faculté de Lettres, Langues et Sciences Humaines

Colloque international organisé par le Laboratoire BABEL, Université de Toulon
(En partenariat avec Amici di Leonardo Sciascia et Comitato Nazionale Centenario Sciasciano)

Leonardo Sciascia (1921 – 1989) est, parmi les intellectuels italiens majeurs du XXème siècle, l’un des plus traduits, lus et étudiés en France ainsi que dans beaucoup d’autres pays du monde. Instituteur, poète, journaliste, écrivain, essayiste, dramaturge, critique d’art et homme politique, il a marqué, par ses écrits éclairants et déstabilisants, la vie intellectuelle, sociale et politique de l’Italie contemporaine.

Particulièrement riche, complexe et diversifiée, son œuvre – composée de poèmes, d’ouvrages narratifs, d’enquêtes journalistiques, d’essais sur la littérature et les arts, ou encore d’activités politiques – peut être abordée, dans sa globalité, à la lumière d’un fil conducteur qui, à nos yeux, en constitue la trame et la démarche fondamentale : analyser en profondeur la réalité afin de contribuer à la connaissance de la vérité et au réveil des consciences.

Ses analyses se présentent souvent comme une description et une dénonciation à la fois polémiques et critiques, mais toujours lucides. Elles se proposent de dévoiler les rouages et les plans d’une “machine du Pouvoir” opprimante et mystifiante, qui se déploie dans de nombreux domaines de la société, en l’affectant à plusieurs niveaux et de différentes façons, aussi bien dans le milieu familial et mafieux, dans le monde politique, juridique et religieux, que dans l’univers littéraire, artistique et culturel, plus généralement.

L’auteur sicilien, à travers des histoires dérangeantes et emblématiques, une prose sèche et incisive, un langage précis et évocateur, un style provocateur et anticonformiste, nous montre aussi le pouvoir libérateur et cognitif du récit, en vertu duquel il explore, sous la forme polyvalente de l’enquête d’investigation, et parfois de manière métaphorique ou parodique, le rapport ambigu et trompeur de l’homme avec la société et avec lui-même, afin de l’éclairer sous un jour plus conscient et véridique.

Fort de cette vision et mû par cette démarche, c’est essentiellement dans un souci d’engagement civique et dans le but d’œuvrer à un changement plus responsable de la façon de penser et d’agir de l’homme dans la société que l’enseignant devient écrivain, le journaliste se double du polémiste, l’essayiste se fait homme politique.

Ce colloque se propose de réaliser une étude large et interdisciplinaire du profil intellectuel et politique de Sciascia, tout en partant de la conviction que ce n’est qu’en prenant en compte les diverses contributions venant de plusieurs domaines de recherche – allant de la littérature aux arts, de la linguistique au journalisme, de la pédagogie au droit, de l’histoire à la politologie – qu’il est possible de dégager les significations encore inédites d’une œuvre qui ne cesse de nous questionner et de nous offrir des clés de lecture utiles à mieux comprendre le présent par le passé.

Comité d’organisation

  • Alessandro Leiduan (Université de Toulon)
  • Giuseppe Lovito (Université de Toulon)
  • Loredana Ruccella (Université de Toulon)
  • Andrea Verri (Università Ca’ Foscari, Venezia)
  • Carlo Verri (Università di Palermo)
  • Simone Visciola (Université de Toulon)

Avec la collaboration de :

  • Manon Biannic (Université de Toulon)
  • Ludovica Cartasegna (Université de Toulon)
  • Camille Ebizet (Université de Toulon)
  • Candice Laffont (Université de Toulon)
  • Marie Mantero (Université de Toulon)
  • Sam Meunier (Université de Toulon)
  • Mattia Ringozzi (Université de Toulon)

Comité scientifique

  • Marino Biondi (Università di Firenze)
  • Nicolas Bonnet (Université de Bourgogne)
  • Ermelinda Campani (Stanford University)
  • Yannick Gouchan (Aix-Marseille Université)
  • Monica Jansen (Universiteit Utrecht)
  • Inge Lanslots (Katholieke Universiteit Leuven)
  • Laure Lévêque (Université de Toulon)
  • Ricciarda Ricorda (Università Ca’ Foscari, Venezia)
  • Thomas Stauder (Universität Augsburg)
  • Giuseppe Traina (Università di Catania)