Colloque international Patrimoine(s) et Territoire(s)

19 et 20 octobre 2023
Amphi 100 • Faculté de droit • Université de Toulon

Présentation du colloque

Dans la continuité de plusieurs programmes développés au sein du Pôle Échanges et Sociétés en Méditerranée autour des enjeux qui traversent les questions environnementales, paysagères et patrimoniales à l’échelle des territoires (AMENDATA, AMENINDEX, PAYSAGE, PATCHES), ce colloque «  Patrimoine(s) et territoire(s)  » voudrait faire le point sur les débats qui, ces dernières années, ont émergé contradictoirement sur le devenir des territoires, engageant le statut de patrimoine paysager, aussi bien rural qu’urbain.

Questions qui s’affirment particulièrement prégnantes depuis au moins les années 1980 et les lois Defferre de décentralisation (1982), qui ont été à l’origine de changements de paradigme déterminants. Lourds d’enjeux économiques, ceux-ci ont affecté les cadres et les modes de vie, les équilibres territoriaux, et jusqu’à la définition des espaces qu’a d’abord exprimé le néologisme de «  rurbanisation  », aujourd’hui relayé par la notion de «  périurbanisation  ».

Ces «  métastases périurbaines  » à propos desquelles David Mangin rappelle dans La Ville franchisée (2003) que «  ce chaos n’est pas sorti de terre tout seul  », qui a brouillé les repères et aboli les limites ville / campagne, si profondément ancrées dans un héritage multiséculaire, au risque de la disparition de la campagne au profit d’une forêt d’entrepôts et de pancartes bariolées saturant l’information, image obsédante de la «  France moche  » stigmatisée par Télérama en 2010. Image qui s’est trouvée au centre de vives polémiques qui ont contribué, au-delà de la prise de conscience, à relancer les questionnements sur le devenir de nos territoires, sur les choix de développement à reconsidérer à l’aune du changement climatique, des impératifs de préservation de la biodiversité, imposant d’interroger les politiques de gestion, notamment des espaces sensibles – littoral, zones humides, zones de montagne... –, de réexaminer les choix culturaux, notamment au regard des exigences hydriques, ce qui commande de repenser les projets de préservation, protection et valorisation patrimoniales. On pense à la logique retenue par la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée pour son Sentier du littoral qui conjugue la pluralité des ressources patrimoniales, naturelles et culturelles, comme, dans l’Hérault, autour de l’étang de Vendres, à celle qui anime le Parc culturel du Biterrois avec ses Itinéraires de Découverte Archéologie Nature Histoire (IDANH).

Autant d’exigences qui doivent permettre une perception et un usage renouvelés des paysages, de leurs ressources, et guider la conception d’un tourisme durable pour demain.