Colloque international Sur la route : circulations méditerranéennes d’hier à aujourd’hui
11 et 12 juin 2025
Domaine de La Vidalle, VENDRES
Présentation du colloque
Alors que n’ont toujours pas reçu de réponse les questions nodales « Faut-il en finir avec la Méditerranée ? » et « De quelle Méditerranée parle-t-on ? », posées en 2016 par Dionigi Albera, Maryline Crivello et Mohamed Tozy dans leur Dictionnaire de la Méditerranée, ce colloque voudrait apporter quelques pièces au débat en s’aventurant sur la route.
On se proposera pour cela d’interroger les conditions qui animent sur la longue durée les réseaux des voies et des échanges tant matériels qu’immatériels, en prolongeant les pistes abordées lors de notre rencontre « Circulations méditerranéennes : voies, réseaux, modèles » de 2017, où l’accent a été mis sur les connectivités fondamentales qui dynamisent le monde méditerranéen, dans l’espace du mare nostrum et bien avant, comme invite à le voir The Corrupting Sea : A Study of Mediterranean History (2000), le stimulant opus de Peregrine Horden et Nicholas Purcell qui insiste si heureusement sur la dimension culturelle et la longue durée des liens tissés par les sociétés méditerranéennes avec l’environnement, au moment où celles-ci s’affrontent plus que jamais aux défis du changement climatique.
Il s’agira de se demander quels usages de la Méditerranée – catégorie elle-même discutée voire rejetée pour les visées idéologiques qu’elle véhicule comme le rappelle Dionigi Albera dans le Dictionnaire de la Méditerranée – ont pu prévaloir au cours de sa longue histoire, des voyages – périples et périégèses antiques – aux expéditions médiévales et au Grand Tour des sites patrimoniaux, jusqu’aux aventures coloniales et aux tropismes récents, touristiques, commerciaux et migratoires.
Cela permettra d’envisager les modèles de circulation qui ont pu coexister dans l’espace méditerranéen, marqués par la coopération aussi bien que par la violence des antagonismes, des flux migratoires au surdimensionnement des moyens de transport qui posent aujourd’hui la question de la survie de cette route vitale et périment les représentations séculaires de cette aire partagée, dont témoignait encore Albert Camus en 1937, la regardant comme « un pays », quand bien même les représentations de ce vecteur de contacts, s’il en est, divergent comme en témoigne en 2000 la publication des enquêtes conduites dans 10 pays sous la direction de Thierry Fabre et Robert Ilbert dans Les représentations de la Méditerranée.