Colloque : la nature saisissant le droit
Vendredi 17 janvier 2025
de 9h à 12h30
Faculté de droit de Draguignan
Colloque organisé par la Faculté de droit de Toulon, le laboratoire CDPC et Dracénie Provence Verdon Agglomération dans le cadre de la journée dédiée à la biodiversité en Dracénie.
Présentation du colloque
Quel que soit le nom utilisé, prise dans sa globalité (« Nature ») ou par composante (les éléments de la nature), dans sa dimension biologique (« vivant ») ou socio-juridique (« environnement »), l’entité naturelle renvoie à une même réalité physique. Une réalité objectivisée par les sociétés occidentales, pour la différencier de l’humain vu comme sujet. Le procédé fait apparaître deux catégories distinctes, l’objet et le sujet, jusqu’à glisser vers leur opposition.
L’entité naturelle est ainsi perçue à hauteur d’homme, d’où une vision incomplète avec des divisions et des angles morts. C’est à cette même hauteur que le droit, en tant qu’œuvre de l’homme et de la société, définit l’entité naturelle.
Le plus difficile, lorsqu’on réfléchit à l’entité naturelle, est déjà de la nommer sans la réduire à une catégorie trop étroite. Le terme choisi est celui de la Nature : le terme le plus large, le plus imprécis, le plus absolu. Le moins adapté pour ces raisons à la logique du droit, lequel fonctionne par catégorisation et sous-catégorisation. Le droit n’est pas préparé à saisir la Nature. Mais la Nature, elle, n’attend pas. Elle s’impose au droit.
L’urgence, née de la dégradation des conditions de vie sur notre planète, du réchauffement climatique, de la surpopulation et de la surexploitation des ressources, oblige le droit à repenser la Nature. La particularité du droit est cependant sa lenteur, le temps du droit n’est pas celui de l’urgence environnementale. Le droit est également restreint par sa logique de catégorisation, qui l’empêche de voir la Nature en tant que sujet. Pour sortir de cette vision trop restrictive et endogène, il faut chercher des apports provenant d’autres sciences (la philosophie, la sociologie, la littérature) ainsi que des collectivités territoriales.
Nous proposons de développer ces réflexions en organisant deux tables rondes, la première pluridisciplinaire, la seconde juridique.
Philosophes et sociologues mettent la technologie moderne au service de la Nature. Leurs travaux sur les IA « conversationnelles » contribuent à lui donner une voix propre, distincte de celle de ses représentants humains. D’autres travaux en lettres et arts conduisent à réfléchir sur la valeur propre de la Nature, une valeur détachée de la monétarisation.
De son côté, l’agglomération de Draguignan souhaite instaurer une assemblée du vivant, comme pendante aux assemblées politiques et administratives.
Quant aux juristes, ils disposeront ainsi d’exemples concrets de personnalisation de la Nature. A eux d’en tirer des conséquences au regard du droit positif et prospectif.
Les deux tables rondes prennent la forme d’échanges entre les participants, avec des questions pouvant provenir du public.
Le colloque est ouvert à tous.