Conférence L’art peut-il mener à la résilience ? - Laboratoire BABEL

L’art peut-il mener à la résilience ?
Mardi 23 novembre 2021, à 18h30
Auditorium de la médiathèque Chalucet
Conférence suivie d’une table ronde animée par Florence Morali (Université de Toulon), Valérie Michel-Fauré (ESAD TPM) et Frédéric Vinot (Université Côte d’Azur)

Le laboratoire Babel de l’Université de Toulon, en partenariat avec l’ESAD TPM et l’Université Côté d’Azur, organisent une conférence suivie d’une table ronde avec le comédien et metteur en scène Pablo Gershanik. L’occasion de revenir sur les croisements possibles entre art et mémoires collectives qu’il a traités aux côtés de victimes du Bataclan et de l’attentat de Nice.
Quatre-vingt balles dans l’aile est d’abord un chemin personnel emprunté par l’artiste argentin marqué par le meurtre de son père, le Dr Mario Gershanik, sportif et militant social assassiné par le gang CNU-AAA en 1975 dans la ville de La Plata.

Pablo Gershanik se demande alors ce que « signifie reconstruire une tragédie ? » Revenir au moment zéro du cauchemar pour organiser les éclats de douleur ? (Se) raconter l’histoire différemment, la pétrir, la réinventer et la partager jusqu’à dissolution du poison que sont les absences, le manque, le plomb et la poudre à canon ?

Le résultat de cette recherche artistique est une maquette/installation et une projection de films en temps réel. L’œuvre explore, la partie réelle et le côté « mythique » de cet événement fondateur. Comment une communauté transforme sa mémoire des traumatismes collectifs qu’elle traverse et en même temps comment le souvenir est transformé par ce passé revisité par les évènements présents ?

Pablo Gershanik étudie depuis des expériences de liaisons entre l’art et la santé auprès de patients psychiatriques, de publics en situation de pauvreté, de marginalité sociale ou culturelle, ayant subi des violences ou des abus, de déplacement et de migration. Des situations diverses dans lesquelles il trouve systématiquement ce besoin non seulement de pouvoir extérioriser et de rendre visible le nœud qui existe à l’intérieur de la douleur mais aussi l’élan de mettre en mouvement, pour effectuer un travail de transposition métaphorique qui permet de réécrire son histoire pour mieux la contempler et la comprendre.

Le projet a pris une autre dimension en proposant la réalisation de « maquettes intimes » comme outil de transposition pour traiter de traumatismes subis par la société française ces dernières années : attentats du Bataclan et de Nice, Charlie hebdo... en essayant de contribuer, à travers des approches et réflexions artistiques, à la capacité de résilience des peuples.

Teaser maquettes intimes :