Cordées de la Réussite : découvrez le projet Plasticode

Dans le cadre du dispositif « les Cordées de la Réussite », mis en place en 2008 par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la secrétaire d’État en charge de la Politique de la ville, l’Université de Toulon avec ses équipes du laboratoire M.I.O accompagne le lycée Beaussier de La Seyne-sur-Mer à travers la cordée « Les Drisses de la réussite ».

Mise à jour du 19 mai : le projet "Plasticode" a été sélectionné au concours national "Parlons Chimie" des Olympiades de la Chimie pour représenter l’académie de Nice. Les élèves passeront l’oral en visioconférence entre le 18 juin et le 1er juillet.

Pour cette dixième édition des "Drisses de la Réussite", nous sommes sept élèves de 1ere du lycée Beaussier à s’être lancés dans un nouveau projet : "Plasticode".

Plasticode viendrait répondre en partie au problème de la pollution plastique dans nos océans. En effet, l’idée est d’introduire au sein du polymère de plastique, une molécule fluorescente qui permettra d’avoir une traçabilité sur son origine. Un peu à l’image d’un code barre, chaque entreprise se verrait attribuer un mélange unique de molécules fluorescentes ce qui permettrait de coder chimiquement le plastique produit et permettre sa traçabilité. À l’issu, l’objectif est d’appliquer le principe du “pollueur payeur” afin de réduire la pollution.

Pour y parvenir, nous avons collaboré avec différents laboratoires comme MIO (Institut Méditerranéen Océanographique), MAPIEM (Matériaux Polymères Interfaces Environnement Marin) de l’Université de Toulon ainsi que l’école des Mines d’Alès. Dans un premier temps, nous avons sélectionné des molécules fluorescentes non CMR (qui ne présentent pas de risques directs pour la santé humaine). Nous avons d’abord cherché à voir si ces molécules fluoresçaient à l’état solide. Nous avons alors procédé à l’analyse de ces molécules par spectrofluorométrie en utilisant une cellule pour les solides.

Nous avons ensuite dissous les molécules fluorescentes dans du PLA (Acide Polylactique) afin de réaliser des films plastiques que nous avons ensuite analysés au spectrofluorimètre. Nous avons alors retenu trois molécules, parmi nos sélections antérieures, pour leurs capacités de fluorescence dans le domaine du visible : l’Europium, la Thioflavine et le Quinquephenyl.

Graphiques de fluorescence de la Thioflavine solide et dans le film PLA
(Longueurs d’ondes d’excitation en fonction de longueur d’onde d’émission)

À l’école des Mines d’Alès, nous avons fabriqué quatre bobines de fil plastique pour imprimante 3D à partir de PLA et des trois fluorophores que nous avons retenus ainsi qu’une bobine de PLA simple. Pour cela, nous avons utilisé une méthode par extrusion. Nous avons par la suite imprimé des éprouvettes à partir de chaque bobine de fil plastique afin de les analyser de nouveau avec le spectrofluorimètre. Les résultats de fluorescence sont cohérents avec les résultats obtenus avec les films malgré un léger blueshift des émissions (phénomène de modification des longueurs d’onde qui ont tendance à diminuer). Nous supposons que ce phénomène est dû au PLA utilisé à l’école des Mines d’Alès qui possède une propriété différente par rapport au PLA utilisé lors de la dissolution (sans doute un additif).

Pour nous, élèves de première, ce projet est également une source d’émancipation, de progrès et de responsabilisation. C’est surtout une fierté de travailler en collaboration avec des enseignants chercheurs, des doctorants et des techniciens au sein de laboratoires sur un projet scientifique au service d’une problématique environnementale et sociétale.

Dans le projet Plasticode, la chimie apporte une solution à la gestion des déchets plastiques afin de pouvoir tracer chimiquement chaque déchet (macroplastique ou microplastique) et ainsi rendre chaque entreprise plus responsable selon le principe du pollueur-payeur.

Présentation du projet en vidéo

Projet Plasticode :