L’UFR Ingémédia entre au MuCEM

Cet été, le MuCEM a organisé une exposition sur les lieux saints méditerranéens partagés par les trois grandes religions monothéistes. À cette occasion, des étudiants de l’UFR Ingémédia ont réalisé une campagne de communication à partir des contenus d’une borne interactive de démonstration.

Mia Lukic n’avait pas d’idée précise en tête. Étudiante en art, elle souhaitait seulement mettre son talent au service du MuCEM. D’une manière ou d’une autre. Le musée marseillais lui a alors proposé de marcher dans les pas de Dionigi Albera et Manoël Pénicaud, deux anthropologues et de tenir un carnet de voyage numérique jusqu’à l’ouverture de leur exposition Lieux Saints Partagés, présentée du 29 avril au 31 août dernier.

Durant six semaines, la jeune marseillaise de 23 ans a traversé le Liban, la Turquie, la Tunisie, la Palestine, Israël, l’Egypte… à la découverte de sanctuaires méditerranéens fréquentés à la fois par les chrétiens, les musulmans et les juifs. Un phénomène très (trop) peu connu du grand public.

Au fil de l’eau, Mia a agrémenté ses comptes sociaux de vidéos, photos et autres aquarelles, a partagé ses rencontres, ses appréhensions, étonnements, joies et troubles. Elle y dépeint des espaces où religion et tolérance se mélangent harmonieusement comme pour composer une couleur secondaire aux nuances subtiles et délicates. Ouverts au public, ses comptes facebook, twitter et instagram ont été suivis par plusieurs centaines de followers.

Communication transmédia

Sauf que… Mia n’existe pas. Pas d’un point de vue biologique du moins. La jeune femme est en fait un personnage numérique inventé par une vingtaine d’étudiants de l’UFR Ingémédia de l’Université de Toulon (UTLN).
Dans le cadre d’une réalisation collective, ils avaient à réaliser une campagne de communication pour le MuCEM à partir d’une borne interactive de démonstrations.

« Il s’agissait surtout de mettre les étudiants en situation professionnelle au service d’une démarche culturelle, mais avec des objectifs pédagogiques », relève Philippe Bonfils, directeur de l’UFR Ingémédia.

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« Sans rentrer dans une logique de commande ou de prestation, il fallait obtenir un résultat concret. Pas seulement un prototype dont on ne sait pas s’il fonctionnera, renchérit de son côté Olivier Schmit, réalisateur audiovisuel et enseignant vacataire à l’UTLN. Il fallait donc éviter de fantasmer sur les possibilités, dimensionner les capacités et la commande pour accoucher d’un projet réalisable ».

Création du personnage et de son character design, ouverture de comptes fictifs de parents, amis, petit ami… écriture de post et organisation des interactions. Les étudiants d’Ingémédia ont travaillé à la manière dont on réalise une série TV, mettant en place un écosystème narratif.

Ils ont également pu s’appuyer sur les installations de Telomedia, le pôle de création numérique de l’UTLN et s’adonner à toutes les techniques de tournage possibles : images de synthèse, décor mobile en 3D, fond vert…
Si ce n’est pas la première fois qu’un musée met en place un tel dispositif de communication, l’utilisation de personnage totalement fictif est inédite.
Dans un second temps, les étudiants ont également créé les contenus d’une borne interactive placée sur le parcours de l’exposition, proposant des contenus multimédias inédits.

L’exposition a fermé ses portes mais le travail d’Ingémédia est toujours en ligne :