L’UTLN étudie l’impact d’une ferme éolienne sur la méga-faune

La société Qair lance un programme d’étude de la bio-colonisation des flotteurs de leur ferme éolienne au large de Gruissan, en Méditerranée. Le laboratoire LIS de l’Université de Toulon s’y est associé pour observer le passage des cétacés au large de Gruissan.

Dans le cadre d’un partenariat noué avec le laboratoire CRIOBE de l’Université Perpignan Via Domitia, le CNRS, l’École Pratique des Hautes Études (EPHE), les entreprises Marepolis et Biodiv-Wind ainsi que le Laboratoire d’Informatique et des Systèmes (LIS) de l’Université de
Toulon, Qair, producteur indépendant d’énergie exclusivement renouvelable, a annoncé le baptême de la bouée expérimentale Eolbio.

Ce programme original d’étude de la colonisation des flotteurs d’éoliennes - financé par l’ADEME et labellisé par le Pôle Mer Méditerranée - a pour objectif d’accroitre la connaissance de la dynamique de colonisation (biofouling) des flotteurs des éoliennes qui seront déployées pour la ferme éolienne EolMed, au large de Gruissan (Aude), installée à plus de 15 km des côtes méditerranéennes.

Équipée de panneaux solaires photovoltaïques couplés à une batterie, la bouée Eolbio va permettre de comprendre comment les écosystèmes marins vont profiter de la disponibilité des futurs habitats et de la ressource, ou biomasse, fixée sur les flotteurs.

Eolbio clos 2 ans de travaux ayant abouti à la modélisation mathématique en laboratoire de la chaine alimentaire locale, ou chaine trophique. Le programme marque une étape importante, celle de l’expérimentation de terrain visant à recueillir des données de biomasse in situ (vitesse de colonisation, masse, espèces présentes, etc.). Ces données seront prélevées
sur des panneaux métalliques dits panneaux-substrats, identiques à la structure des futurs flotteurs d’Eolmed et disposés sous la bouée à des profondeurs et dans des directions diverses.

La surveillance et la relève des données sur place sera assurée grâce au concours des navires
de pêche sous la coordination du CRPMEM d’Occitanie.

Un suivi environnemental plus poussé de la zone concédée à Eolmed

Qair compte également profiter de ce programme pour élargir la mission de la bouée Eolbio afin d’étendre le champ de ses suivis environnementaux dans la zone concédée pour la ferme pilote EolMed. Dans ce cadre :

  • Biodiv-Wind équipera la bouée de ses systèmes d’observation des oiseaux par des caméras dont les enregistrements permettront d’accroitre encore la connaissance des espèces qui fréquentent le site ;
  • Marepolis et le CRIOBE placeront, sous la ligne d’eau, des caméras destinées à l’observation des poissons. Ces caméras d’un genre nouveau ont la particularité de ne pas être sensibles aux salissures et de rester ainsi opérationnelles sur de longues périodes ;

Le LIS de l’Université de Toulon mettra à la disposition du projet un hydrophone pour l’écoute des mammifères marins, superprédateurs de cet écosystème et dont l’activité est liée à la productivité du milieu

« L’hydrophone permettra d’observer le passage des cétacés dans la zone de la bouée. Les algorithmes associés identifieront les espèces, leur date et durée de passage. Ces informations seront corrélées avec le niveau acoustique de l’éolienne, pour mieux comprendre son effet éventuel sur la méga-faune », souligne Hervé Glotin, Professeur des universités et chercheur au laboratoire LIS du CNRS et de l’Université de Toulon.

La bouée Eolbio sera mise à l’eau en cette fin d’année 2021 et restera sur son emplacement
pendant 3 ans.

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