Le patrimoine hyérois passé au scanner de l’UTLN

Dans le cadre d’une exposition, les archives municipales d’Hyères ont sollicité les compétences de la plateforme MAQ 3D pour réaliser la copie d’un sceau moyenâgeux. Des moules ont aussi été réalisés pour permettre aux visiteurs de sceller eux-mêmes leur parchemin.

Patrimoine emblématique de la ville d’Hyères, le château médiéval perché sur la colline est loin d’avoir livré tous ses secrets. Quatre campagnes archéologiques réalisées entre 2012 et 2017 ont permis d’en extraire certains qui sont présentés lors de l’exposition Les secrets du château d’Hyères. Munis d’un livret-jeu, les enfants – mais pas que – peuvent participer aux ateliers à l’issue desquels ils réaliseront un sceau pour leur parchemin. Sur l’avers est gravé un lion de face passant à gauche, une patte levée tandis que le revers présente une étoile à huit rais. Une copie plus vraie que nature de celui utilisé par les seigneurs de Fos au Moyen-Âge.

Nouvel album N° 121

Une prouesse technique qui a nécessité aux agents des archives municipales de la ville de se tourner vers la plate-forme MAQ 3D de l’Université de Toulon.

« La reconstruction de ce type de pièce est assez complexe. Il faut d’abord en réaliser une mesure optique préliminaire par scanner 3D afin d’optimiser les réglages qui sont différents selon le matériau utilisé, relève Benjamin Ostré, maître de conférences à SeaTech et chercheur au laboratoire Cosmer spécialisé dans l’optimisation topologique. À partir du scan, on obtient un nuage de points qu’il nous faut relier à l’aide de l’algorithme adéquat puis boucher les trous pour reconstruire la surface. Retrouvé sous terre après plusieurs centaines d’années, le sceau a perdu de son éclat et présente des aspérités. »

Pièce inestimable pour la ville, le sceau est une bulle en plomb de 33 mm de diamètre et pesant 25,6 gr. Il aurait été suspendu à son parchemin et placardé à la porte du château. La ville a souhaité en réaliser un double et espère la faire expertiser auprès des archives nationales.

« C’est la première fois que nous faisons faire une numérisation 3D d’une de nos pièces. Même si le sceau est conservé dans une boîte ignifugée, il est important d’en garder une trace, souligne Élodie Pochon, chef adjointe du service des archives d’Hyères. Nous sommes très satisfaits du résultat. Grâce au travail réalisé par l’équipe de MAQ 3D et les talents de peintre de notre chef de service, la copie soutient la comparaison avec l’originale ».

Cette dernière est d’ailleurs exposée aux côtés d’autres pièces archéologiques découvertes lors des fouilles. Sabine Seillier, Dominique Millet et Benjamin Ostré ont également produit une trentaine de moules permettant aux archives municipales de mener une médiation attractive et interactive auprès du jeune public. L’exposition, ouverte jusqu’au 1er décembre, a déjà accueilli 11 000 visiteurs et 250 scolaires.