Meeting post-campagne du projet APERO - Assessing organic matter Production, Export and Remineralisation : from the surface to the dark Ocean
L’Université de Toulon accueille du 14 au 16 mai 2024 le meeting post-campagne du projet APERO - Assessing organic matter Production, Export and Remineralisation : from the surface to the dark Ocean - qui porte sur la pompe biologique de carbone (PBC) dans l’océan.
Composante essentielle du climat de la planète, la pompe biologique définit l’ensemble des processus qui, après avoir transformé le CO2 en carbone organique par photosynthèse via des micro algues marines (phytoplancton), vont permettre le transfert de carbone vers l’océan profond via la chute des particules (neige marine, pelotes fécales, détritus) produites par la chaîne trophique (du zooplancton brouteur aux poissons). Au cours de ce transfert vertical, une partie du carbone biogène se transforme de nouveau en CO2 par l’intermédiaire de processus de respiration et d’activité bactérienne. Plus cette biodégradation se fait profondément, plus le carbone est stocké et isolé de l’atmosphère longtemps (entre quelques années pour des profondeurs de 300/400m au millier d’années pour 4000m).
APERO cible spécifiquement l’océan profond, ou encore "obscur", milieu difficile d’accès, et partie la moins connu du système en s’appuyant sur les progrès technologiques et méthodologiques effectués depuis la fin des années 2000 qui permettent à l’heure actuelle d’avoir une approche plus complète et intégrée de cette ‘twilight zone’. A cet égard, on peut noter la miniaturisation de capteurs optiques ou d’imagerie, menée en parallèle au développement de plateformes autonomes, comme des flotteurs Argo ou les gliders (planeurs marins), ainsi que l’explosion de la biologie moléculaire et des approches "omics".
Impliquant 10 UMR françaises ( 45 chercheurs et 25 ingénieurs - techniciens) ainsi que de nombreux collaborateurs internationaux (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Autriche, Australie et États-Unis) APERO est construit sur la base d’une campagne océanographique intensive (40 jours) réalisée en juin-juillet 2023 qui a mobilisé deux unités de la flotte Océanographique Française - le Pourquoi Pas (PP) et la Thalassa (THA) - dans l’océan Atlantique Nord-Est. Réunissant toute la communauté APERO, le meeting post campagne a pour objectifs d’effectuer une première synthèse des données recueillies pendant la campagne, de finaliser la base de données APERO et de préparer une analyse globale et intégrée de toutes ces données, permettant à terme de prendre en compte ces nouvelles connaissances sur les processus régulant le carbone dans l’océan profond dans des modèles, en particulier ceux utilisés dans le cadre du GIEC sur le changement climatique.
Soutenu par le CNRS (INSU et MITI), l’ANR et la Flotte Océanographique Française, APERO est la contribution française au consortium international JETZON établi sous l’égide de l’ONU dans le cadre de la Décennie des Océans pour une océanographie au service du développement durable.
Mise à l’eau du système Romarin dédié à l’étude des particules
(premier déploiement de cet instrument lors d’une campagne océanographique)
Crédit : Simon Rondeau
Manœuvres d’inter-calibration entre le Pourquoi Pas ? et le Thalassa
Crédit : Simon Rondeau (à partir d’un drone)