Précarité étudiante : des aides ouvertes à tous

Aux côtés de Mireille Barral, Directrice générale du CROUS Nice-Toulon, et de Xavier Leroux, Président de l’Université de Toulon, Philippe Dulbecco, Recteur de région délégué à l’Enseignement Supérieur, la Recherche et l’Innovation, a rappelé les mesures prises pour lutter contre la précarité étudiante et a martelé un message clair : les dispositifs spécifiques ne sont pas réservés aux seuls boursiers, mais ouverts à tous les étudiants !

Perte d’emploi entrainant des difficultés financières, elles-mêmes synonymes de difficultés à se procurer les produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité ou de difficultés à s’acquitter d’un loyer, impossibilité à acquérir le matériel informatique nécessaire au suivi des cours à distance, perte du lien social se traduisant dans certains cas par une détresse psychologique profonde… la précarité étudiante s’est sensiblement accentuée avec la crise Covid-19.

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Podcast Précarité étudiante
Kai Engel/Brume (2018)

Mobilisation

L’État, les collectivités territoriales, les associations et les acteurs locaux se sont mobilisés pour mettre en place une série de mesures d’aides à destination de cette jeune communauté. La restauration universitaire à un euro, depuis le 25 janvier – qui représente désormais plus de 85% des ventes réalisées – et le lancement de la plateforme 1 jeune 1 solution – qui met en relation les entreprises avec des jeunes cherchant un stage, un emploi ou une formation – en sont les réalisations les plus emblématiques.

« Dans le cadre de cette plateforme, le réseau des CROUS met toujours à disposition ses logements libres à destination des étudiants qui chercheraient des stages en dehors du cercle familial », rappelle Mireille Barral.

Dans l’académie de Nice, des aides spécifiques ont été accordées pour un montant de 1 112 675 euros. Le CROUS a également gelé le montant des loyers et charges de ses 4 532 logements ; il a versé une aide exceptionnelle de 150 euros aux 19 118 boursiers, ainsi qu’une aide de 200 euros aux 1 374 étudiants ultramarins ou ayant perdu leur emploi. Des emplois d’étudiants référents ont été créés pour accompagner ceux qui en ressentent le besoin, des séances de coaching, de sophrologie ou de médiation ont été ouvertes…

« Je tiens à souligner que les aides spécifiques actuellement mises en place ne sont pas destinées qu’aux seuls boursiers, mais à tous les étudiants. Certains dispositifs pourraient être pérennisés, assure Philippe Dulbecco. Le tutorat mériterait d’être maintenu pour remettre la machine en ordre de marche sereinement à la rentrée prochaine. »

L’Université de Toulon (UTLN) y consacre actuellement près de 700 heures pour lutter contre le décrochage. Depuis le 1er confinement, l’UTLN a également investi 450 000 euros dans l’équipement informatique des salles et amphithéâtres, ainsi que dans l’achat d’un parc d’ordinateurs portables pour les étudiants afin de lutter contre la fracture numérique. Les bibliothèques de l’Université continuent d’accueillir, sur réservation, les étudiants. Y compris ceux qui viennent d’un autre établissement d’enseignement supérieur.

Le présentiel : une nécessité impérieuse

Mise en place d’un groupe de parole avec une psychologue du BAPU, dépistages gratuits, maintien du dressing solidaire, des activités sportives et culturelles dans le respect des gestes barrières, ouverture du groupe de jeux en ligne sur Discord Touprès mais Touloin… les étudiants, personnels et services de l’UTLN s’efforcent de conserver le lien social et de lutter contre la précarité étudiante. La Fédération des étudiants toulonnais (FEDET), notamment, a bénéficié de financements FSDIE et CROUS afin d’ouvrir à plusieurs reprises une épicerie solidaire éphémère.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, cette dernière a également inauguré l’installation des premiers distributeurs gratuits de protections périodiques dans les résidences universitaires du Coudon (La Garde) et de Portalis (Toulon). Actuellement en phase de test, cette initiative devrait être étendue dès la rentrée prochaine avec l’installation de nouveaux distributeurs et une gamme de produits plus large.

« Sauf événements que nous ne maîtrisons pas, la trajectoire du présentiel est une trajectoire irréversible. Cela nous a été confirmé par le Premier ministre. Nous travaillons sur un retour au plus proche de ce qu’on a connu avant la pandémie », affirmait encore le Recteur de région délégué à l’ESRI, lors d’un point presse, le 15 mars.

Une volonté que partage Xavier Leroux, Président de l’Université de Toulon et membre de la Conférence des Présidents d’Université (CPU), qui affirmait déjà, en janvier dans une tribune de la CPU, que « les étudiants doivent pouvoir revenir sur leur lieu d’étude au moins une fois par semaine pour suivre des enseignements, comme peuvent le faire depuis septembre tous les élèves de France […] : c’est là une nécessité impérieuse. »

À la suite de l’allocution du 31 mars, la CPU se félicitait « de la décision du Président de la République de laisser les universités ouvertes et de permettre aux étudiantes et aux étudiants de continuer à assister à leurs cours en présentiel, une journée par semaine, pour la suite du second semestre », malgré l’élargissement des mesures sanitaires renforcées à l’ensemble du territoire pour la période du 3 avril au 2 mai.

Actuellement, 75% des étudiants de l’Université de Toulon qui ont des cours programmés au 2nd semestre bénéficient de cours en présentiel.

À écouter également :

https://rcf.fr/actualite/social/trois-questions-xavier-leroux-president-de-l-universite-de-toulon-1