Une délégation de Mannheim reçue à l’UTLN

Jeudi 8 mars, l’Université de Toulon recevait la Duale Hochschule Baden-Württemberg (DHBW) de Mannheim, première université allemande à proposer une offre de formation entièrement articulée autour de l’alternance en entreprise.

Rencontre avec Georg Nagler, Recteur de la DHBW, Julia Hansch, Professeure de Gestion, Transport et Logistique, et Luciana Madureira-Winkelhausen, coordinatrice programme Erasmus :

En quoi votre offre de formation est-elle unique en Allemagne ?

Nous avons mis en place une coopération étroite avec plus de 2000 entreprises allemandes parmi lesquelles (Siemens, Daimler, Roche, Deutsche Bahn). Dès la première année de licence, nos étudiants alternent tous les trois mois entre l’université et un stage en entreprise qui rapporte des ECTS pour le diplôme. Non seulement ils acquièrent une expérience professionnelle mais ils perçoivent également une rémunération qui leur donne une indépendance financière. Près de 97% des étudiants obtiennent un poste à la sortie de leurs études - voire même avant - dont près de 85% dans l’entreprise dans laquelle ils ont effectué leur stage.
D’autres universités essaient aujourd’hui de mettre en place un tel dispositif mais sans réel succès. Nous, cela fait 40 ans que nous fonctionnons ainsi. Nous proposons des licences en gestion des entreprises, finance, sciences économiques, sciences de l’ingénieur et dans le secteur de la santé.

Quels sont vos liens avec l’Université de Toulon ?

En 2015, nous avons signé une convention de partenariat dans le cadre du programme d’échange Erasmus. L’année dernière, plusieurs de nos étudiants ont suivi des cours à Toulon. Ils étaient ravis de pouvoir découvrir les richesses culturelles de la région, de parfaire leur niveau de langue et d’améliorer leurs connaissances et compétences en économie française. Nos partenaires industriels sont aussi très satisfaits de pouvoir recruter des étudiants qui ont une bonne connaissance de la culture française. La plupart se développent à l’international et veulent des collaborateurs capables de comprendre les subtilités des pays dans lesquels ils sont implantés. Certains de nos étudiants sont mêmes poussés à faire leur thèse en France.
Notre accord est très jeune et malheureusement encore méconnu des étudiants toulonnais. Sauf à avoir une bonne maîtrise de l’Allemand, ils ne peuvent pas suivre exactement le même programme que nos étudiants allemands. Mais nous proposons un programme international d’étude sur six mois, en anglais. Et pour ceux qui le souhaitent, nous pouvons les aider à réaliser un stage chez un de nos partenaires. Ils y sont plutôt réceptifs : la France renvoie une bonne image chez nous notamment dans les secteurs du luxe, de la mode et de l’industrie. Les voitures françaises sont très appréciées !

Comment voyez-vous nos relations évoluer dans un futur proche ?

Mannheim et Toulon sont des villes jumelées. Nous faisons ainsi beaucoup d’échanges avec les lycéens et souhaitons les développer davantage avec les étudiants et enseignants de l’UTLN. Nous souhaitons aussi ouvrir des « summer school » et surtout voir aboutir un projet étudiant trinational entre Mannheim, Toulon et Dubaï. Chaque année durant trois ans, nous proposerons à douze étudiants de chaque pays de travailler sur trois projets industriels différents autour de la logistique dans les secteurs portuaires et aéroportuaires. Ce pourrait être les drones ou les « smart cities » par exemple. Chaque thème sera traité par un groupe de quatre étudiants de chaque pays, charge à chacun d’entre eux de travailler en synergie avec ceux basés à l’étranger sur la même thématique, de mettre en commun et confronter leurs connaissances, compétences et approches afin de concevoir un projet innovant. Trois rencontres physiques seraient obligatoires dont l’une serait une conférence internationale à laquelle des experts seraient invités à participer. Cela aura lieu dans le cadre d’un projet que nous menons déjà à Mannheim depuis 5 ans avec beaucoup de succès : le Contemporary Aspect of Management and Logistic.
Dubaï est actuellement « the place to be » en matière de logistique, une cinquantaine de nos diplômés y occupent des postes à responsabilités et sont très enthousiastes à l’idée de voir ce projet aboutir. Nous avons les connaissances et compétences dans le secteur aéroportuaire et Toulon dans le portuaire. Nous avons déposé une demande de subvention auprès du Land de Bade-Wurtemberg et attendons le retour. L’objectif, c’est que le projet voit le jour en 2019.