Aérospatial : l’Université de Toulon distinguée à la conférence SmallSat 2023

Morgane Domerg, doctorante au laboratoire MAPIEM de l’Université de Toulon, a présenté un projet innovant de support de caméra orientable pour engins spatiaux. Fabriquée à partir d’une imprimante 3D et de structures compliantes, sa rotule a suscité l’intérêt des participants du SmallSat dont des représentants de la NASA, de l’US Air Force et du MIT. Le jury du SmallSat lui a remis un prix du poster scientifique.

Organisée à l’Université d’État de l’Utah (États-Unis), la Small Satellite Conference (SmallSat) est la grand-messe de la communauté des petits satellites. Experts des domaines militaire, scientifique et industriel s’y donnent rendez-vous chaque année pour passer en revue les succès récents, explorer de nouvelles directions et introduire les technologies émergentes dans le développement de ces petits engins devenus essentiels à la conquête spatiale. Quelques Européens y brillent dans un univers majoritairement nordaméricain.

Aérospatial : l’Université de Toulon distinguée à la conférence SmallSat 2023

Arrivée sur la pointe des pieds, Morgane Domerg n’est pas restée dans l’ombre. Diplômée de l’école d’ingénieurs SeaTech, la doctorante au laboratoire MAPIEM de l’Université de Toulon a fièrement présenté ses travaux innovants sur les rotules de caméra.
Les engins spatiaux - comme la station spatiale internationale (ISS) - sont équipés de caméras fixes pour surveiller la présence de débris. Les systèmes de rotation actuels sont complexes, formés de différentes pièces et articulations, nécessitent un entretien régulier difficile à réaliser dans l’espace et coûteux.
Pour pallier ses problèmes, la jeune chercheuse toulonnaise propose un support unique dont la forme s’inspire de la nature, lui permettant ainsi de se plier selon un angle de +ou- 45° et de retrouver sa forme originelle à l’envi. Dénué d’assemblage, ce mécanisme n’est pas soumis aux frottements et nécessite donc peu d’entretien.
Mais l’originalité de ses travaux réside également dans le choix des matériaux envisagés. Au titane d’ordinaire employé dans la fabrication de ce type de pièce, Morgane a d’abord mis au point un prototype en PLA, filament couramment employé pour l’impression 3D, avant de se tourner vers du PEKK. Des polymères utilisés dans l’aéronautique comme résine pour lier les fibres entre-elles. Une imprimante 3D grand public suffirait à fabriquer les rotules.

Ambassadrice spatiale pour le CNES

Initiés lors de son stage de fin d’étude dans l’entreprise CES Works, ses travaux font aujourd’hui l’objet d’une thèse financée par la Région Sud et l’entreprise. Ils sont encadrés par Yves-Henri Grunevald, le pdg, Benjamin Ostré et Yoann Joliff, enseignants à SeaTech et chercheurs au laboratoire des matériaux MAPIEM.
Membre du cluster Safe, CES Works est spécialisée dans l’innovation de rupture pour les secteurs d’activité de l’aéronautique, du spatial, de la défense, du naval, du ferroviaire et des expérimentations scientifiques.
Morgane a également suivi la formation proposée par le Centre National d’Études Spatiales (CNES), l’agence chargée d’élaborer et de proposer au gouvernement le programme français dans ce domaine, via sa plateforme « Connect By CNES » pour devenir ambassadeur du spatial.

S’ils demandent aujourd’hui à être testés dans des conditions extrêmes semblables au spatial, ses travaux semblent suffisamment prometteurs pour retenir l’attention du jury du SmallSat, composé entre autres de Kerri Cahoy, professeure associée au MIT, qui lui a remis un prix qui récompense les meilleurs posters étudiants. Un petit pas pour l’Homme…

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