Pour tenir les engagements de la COP21, rien de mieux que le sucre et la paraffine

Consommer mieux l’énergie électrique pour faire face à la demande croissante sans augmenter les émissions de gaz à effet de serre, c’est le pari qu’est en train de relever Claude Favotto, enseignant-chercheur à l’Université de Toulon.
Sa solution : stocker cette énergie dans du sucre ou de la paraffine.

Lors de la COP 21, les pays européens se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effets de serre de 50% d’ici 2050. François Hollande, le Président de la République, en a d’ailleurs ratifié l’accord le 15 juin dernier, confirmant ainsi la volonté d’engager la France dans une politique responsable envers la planète.

Problème : différentes études prévoient que la consommation énergétique européenne augmentera de 39% sur la même période et de 69% à l’échelle mondiale. Augmenter la production énergétique pour faire face à la demande entraînerait mécaniquement une augmentation de la production de CO2, principal responsable des émissions de gaz à effet de serre.

Une gageure que connaît bien Claude Favotto, enseignant-chercheur au laboratoire IM2NP de l’Université de Toulon :

Pour l’enseignant-chercheur, le stockage est donc devenu indispensable. C’est l’objet de ses travaux de recherche, qui portent notamment sur des matériaux ayant la faculté de stocker de l’énergie en grande quantité, et pouvant la restituer lors de leur passage d’un état solide à liquide. Non seulement les matériaux envisagés n’émettent pas de gaz à effet de serre – contrairement aux énergies fossiles – mais ne présentent également aucun danger et sont facilement recyclables.

Deux cuves de 1m3 à 2m3, placées en sous-sol, suffiraient à rendre une habitation complètement autonome. Reliées à des capteurs solaires sur le toit, elles récupèrent l’énergie sous forme de chaleur thermique durant la journée afin de la restituer sous forme d’électricité en fonction des besoins. Plusieurs thèses ont été encadrées alors que le laboratoire IM2NP a déjà réalisé des prototypes de plusieurs m3 avec EDF. Les premiers résultats sont encourageants.
Au delà de l’énergie photovoltaïque, l’IM2NP vise le secteur de l’industrie dont 60% de l’énergie comprise entre 100 et 200° C est perdue.

Dans le cadre de ses recherches, le laboratoire IM2NP de l’Université de Toulon est associé à un consortium composé d’un autre laboratoire (LaTEP à l’Université de Pau) et de trois entreprises (Ciat, EDF R&D, Cristopia Energy). Baptisé Steep, ce projet est labélisé par le pôle de compétitivité CapÉnergies et bénéficie d’un financement de l’agence nationale de la Recherche (ANR). La commercialisation d’un système de stockage thermique est espéré à moyen terme avec plusieurs impacts majeurs : la réduction de la demande de puissance, l’augmentation de l’efficacité énergétique globale des procédés industriels et l’effacement de consommation électrique en période de pointe. Par conséquent, la réduction des gaz à effet de serre. Ces dispositifs permettent également de produire de l’électricité à coût comparable à celui d’EDF, voire inférieur.