L’Université de Toulon engagée dans la protection des données face à la menace quantique
Face à la menace des ordinateurs quantiques, le protocole HQC a été conçu pour garantir la sécurité des données sensibles.
Le 11 mars dernier, le National Institute of Standards and Technology (NIST) a officialisé le choix du protocole HQC comme deuxième standard international de cryptographie post-quantique. Développé par un consortium auquel participe l’équipe IAA du laboratoire Imath de l’Université de Toulon, ce protocole jouera un rôle de secours en cas de faille du premier standard.
Dans cette compétition mondiale, l’UTLN et ses partenaires se sont mesurés à des projets soutenus par de grands noms de la tech tels que l’Inria, Intel, Meta, Google, l’université de Yale, Amazon, Microsoft, IBM ou encore Texas Instruments.
L’essor des technologies quantiques, soutenu par d’importants investissements récents, rend de plus en plus plausible l’arrivée d’ordinateurs exploitant les lois de la physique quantique d’ici une vingtaine d’années. Ces machines seraient capables de résoudre en quelques semaines des problèmes mathématiques qui prendraient des années aux ordinateurs actuels.
« Une telle puissance de calcul permettra de casser les systèmes de sécurité actuels, ceux protégeant nos transactions bancaires, nos communications en ligne et, plus globalement, l’ensemble du commerce numérique », prévient Pascal Véron, membre de l’équipe IAA du laboratoire Imath de l’Université de Toulon.
Conscient de ce risque, le NIST, organisme public américain chargé d’établir des normes techniques et scientifiques internationales, a lancé en 2017 un appel mondial pour concevoir de nouveaux systèmes de cryptographie capables de résister aux ordinateurs quantiques.
Une formation spécialisée en cryptographie
Parmi les 82 propositions soumises par des équipes de chercheurs du monde entier figurait le protocole HQC, fruit d’une collaboration entre ISAE-SUPAERO (Toulouse), l’Université de Limoges, la DGA, Worldline, l’ENAC, l’Université de Floride, l’Université de Bordeaux et l’Université de Toulon.
Le processus de sélection, étalé sur six ans et structuré en trois tours, a permis d’évaluer rigoureusement les candidats. Après une sélection finale en avril 2022, le protocole KYBER a été retenu comme premier standard. Cependant, le NIST a décidé d’ouvrir un quatrième tour de sélection afin de ne pas reposer la sécurité mondiale sur un seul protocole. C’est à l’issu de ce dernier tour que le protocole HQC a été standardisé.
Ce n’est pas la première contribution du laboratoire Imath dans le domaine de la cryptographie : l’équipe IAA joue déjà un rôle clé dans la sécurisation des transactions bancaires actuelles.
En lien direct avec ces travaux de recherche, un nouveau Master en Informatique et Mathématiques, ouvert depuis la rentrée 2024 à l’Université de Toulon, propose notamment une formation spécialisée en cryptographie post-quantique.